Le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a réaffirmé, mercredi, à Daoukro (Centre-Est) que la Côte d’Ivoire est en « mesure » de juger sur place, l’ex-Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, poursuivie par la justice ivoirienne pour « génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et infractions économiques ».
« Nous avons indiqué que nous sommes en mesure de la juger ( …) Les procédures sont engagées et se déroulent normalement», a déclaré M. Ouattara lors de la conférence de presse marquant la fin de sa visite d'Etat de quatre jours dans la région de l'Iffou.« Au 10 octobre (prochain), la CPI constatera ce qui a été fait (…) », a-t-il ajouté en soulignant qu'il n'y a pas de justice des vainqueurs en Côte d'Ivoire.
« Les enquêtes sont en cours et sont menées par une justice impartiale », a poursuivi le Chef de l'Etat ivoirien, rappelant que « tous les crimes qui ne sont pas des crimes de sang », ont fait « l'objet de liberté provisoire ».
Après examen des observations relatives à la recevabilité de l'affaire à l'encontre de Simone Gbagbo, la Cour pénale internationale (CPI) déclaré fin août attendre de la Côte d'Ivoire des « observations additionnelles » au plus tard le 10 octobre 2014 avant de prendre une décision.
« La Chambre préliminaire I de la CPI estime qu'avant de se prononcer sur l'exception d'irrecevabilité, et plus précisément dans le but de déterminer si l'affaire prétendument soumise à des procédures au niveau national soit suffisamment le reflet de l'affaire devant la Cour, il faut que la Côte d'Ivoire dépose des observations additionnelles, telles que sur les contours et l'état actuel de la procédure interne alléguée », indiquait un communiqué de la juridiction internationale.
« Le cas échéant, les observations additionnelles de la Côte d'Ivoire pertinentes à son exception d'irrecevabilité et tout élément de preuve à l'appui de celle-ci doivent être déposés le 10 octobre 2014 au plus tard'' précisait le communiqué, soulignant qu'il reviendra aux juges de « prendre une décision concernant la recevabilité de l'affaire en temps voulu ».
Un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo par les juges de la CPI le 29 février 2012, dont les scellés ont été levés le 22 novembre 2012. La Côte d'Ivoire, invoquant des procédures internes contre l'épouse de l'ancien Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo pour les mêmes faits, a soulevé une exception d'irrecevabilité.
Le 15 novembre 2013, les juges de la CPI ont décidé que la Côte d'Ivoire peut « reporter l'exécution de la demande de remise de Mme Gbagbo dans l'attente d'une décision finale » de la Chambre sur l'exception d'irrecevabilité, estimant que ce report est provisoire et que le mandat d'arrêt demeure en vigueur.
Simone Gbagbo, détenue depuis 2011 à Odienné ( 867 km au Nord-Ouest), est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, l'accusant de crimes contre l'humanité, suite aux violences post-électorales de décembre 2010 à avril 2011, qui ont, officiellement, fait 3000 morts.
LS/APA
Simone Gbagbo sera jugée en Côte d'Ivoire, réaffirme Alassane Ouattara à Daoukro