« Les laboratoires ne peuvent plus faire d'analyse de haut niveau. Que ce soit la biochimie, l'hématologie, l'IRM, rien de tout cela n'est fonctionnel. Nous avons la compétence, mais nous n'avons pas les moyens techniques qu'il faut pour exprimer notre savoir-faire. Les agents travaillent sans équipements de protection.
Ce sont ces conditions difficiles de travail que nous sommes venus dénoncer et dire que nous ne pouvons pas continuer de travailler dans ces conditions. Si rien n'est fait pour régler cette situation au plus tôt, nous allons arrêter simplement le travail »
A prévenu Fofana Ahmed, porte-parole des syndicats du Chu de Treichville. C'était hier mardi, au cours d'un sit-in organisé par le personnel soignant du Chu pour exprimer son ras-le-bol face à ce qu'il qualifie d'acharnement de la part de la population, mais aussi de son ministère de tutelle, suite au décès du mannequin Awa Fadiga. « Depuis un certain temps, nous avons observé un mutisme et la population s'acharne sur nous avec la complicité de Mme le ministre de la santé. Nous disons que trop, c'est trop », a martelé Fofana Ahmed.
Pour ces hommes et femmes dont la mission est de sauver des vies, ''quand on veut juger quelqu'un sur la qualité de son travail, il faut lui donner d'abord les moyens de bien le faire''.
« Quand pour une seringue, les patients sont obligés de sortir du Chu parce que justement, le Chu n'en dispose pas ; quand on dit que les soins sont gratuits et que les patients sont obligés d'aller acheter les médicaments dans les officines privées parce que la pharmacie du Chu ne dispose d'aucun comprimé ; à quelle qualité de soin s'attend-on ? Nous demandons qu'on équipe le plateau technique du Chu », a-t-il souligné. Pour cela, les agents de santé ont demandé à l’État de Côte d'Ivoire d'accorder au moins 15 % du budget national à la santé comme le préconise l'Oms, afin de faire face aux besoins du secteur.
E.L.
Sit-in hier au Chu de Treichville: des agents de santé menacent de suspendre le travail - Photo à titre d'illustration