Le vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi pro-Gbagbo) chargé du projet de société, Moïse Lida Kouassi, était, le dimanche 18 février 2020, à Okrouyo (région de la Nawa) dans le cadre de l'investiture des bureaux fédéraux Fpi et Jfpi, qui avait lieu à la place du foyer des jeunes.
L'ancien ministre de la Défense a évoqué, à cette occasion, la situation de l'ancien président ivoirien, devant les militants de sa formation politique. M. Gbagbo, acquitté en première instance de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (Cpi), est sous le régime de la liberté conditionnelle. Il vit, cantonné, à Bruxelles en Belgique, et ses déplacements sont rigoureusement encadrés. Une audience a eu lieu, le 6 février dernier, devant la chambre d'appel de la Cpi afin d'examiner la question de sa liberté. Le verdict des juges est toujours attendu.
Moïse Lida Kouassi, lui, est parfaitement convaincu que plus jamais Laurent Gbagbo ne retournera en prison, ni à l'extérieur, ni même dans son pays, la Côte d'Ivoire où il a écopé d'une condamnation à 20 ans de prison dans l'affaire dite du « braquage » de l'agence nationale de la Banque centrale des états d'Afrique de l'ouest (Bceao). « Je vous le dis en vérité : c'est la dernière prison que Laurent Gbagbo fait. Si Laurent Gbagbo vient, celui qui l'interpelle même pour 30 minutes pour le mettre au violon , c'est qu’il veut brûler la Côte d'Ivoire », a dit l'ancien député de Marcory. Il a envoyé ce message aux autorités ivoiriennes : « dites à Ouattara et à son gouvernement que Lida Kouassi dit : (la) prison de Gbagbo s'est terminée, trop c'est trop ». Le baron du Fpi a condamné des manœuvres du gouvernement ivoirien tendant à maintenir Laurent Gbagbo, loin des frontières nationales.
Dans le cadre de l'audience du 6 février, devant la chambre d'appel de la Cpi, les autorités ivoiriennes, à travers leurs avocats, ont fait des observations aux juges.
Elles ont estimé la « décision du 1er février 2019 comme juste, équilibrée et proportionnée ». La décision du 1er février 2019 est, en fait, celle qui impose des restrictions à la liberté de Laurent Gbagbo, qui encadre ses mouvements et l'empêche subséquemment de rentrer en Côte d'Ivoire.
Bien sûr, cette posture du gouvernement ivoirien ne convient pas aux partisans de l'ancien président, dont Moïse Lida Kouassi. « S'il avait demandé à ses avocats de dire à la Cpi de nous remettre Laurent Gbagbo et Blé Goudé pour rentrer à Abidjan avec nous afin de régler en famille nos problèmes, Ouattara aurait sauvé la Côte d'Ivoire et serait sorti grand dans l'histoire. Mais il a raté encore cette occasion », a fait valoir l'ancien parlementaire.
Il a trouvé que le président Alassane Ouattara pouvait se racheter et l'a interpellé : « je lui dis : il n'est jamais trop tard pour bien faire. L'affaire est mise en délibéré. Tu es président de la République, envoie des missions de bons offices dire à la Cpi de nous donner nos compatriotes. Nous allons régler nos problèmes dans un cadre de dialogue politique pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. Il n'est jamais trop tard pour sauver une situation surtout quand il s'agit d'un pays qu'on prétend aimer ».
Moïse Lida Kouassi pense que Laurent Gbagbo, une fois en Côte d'Ivoire, le pays va se réconcilier avec lui-même. S'adressant toujours au numéro 1 ivoirien, le vice-président du Fpi pro-gbagbo a dit : « nous vous lançons un appel : ouvrez un dialogue politique franc et sincère avec votre opposition pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. Libérez tous les prisonniers politiques et militaires qui croupissent encore en prison ».
Le dirigeant pro-Gbagbo a invité les populations à établir leurs pièces dans la perspective des élections générales.
R.S. SEGONGO
Lida Kouassi dans la Nawa : « La Cpi est la dernière prison que fait Laurent Gbagbo »