1999, 2002, 2010. Des années funèbres avec des macabres leçons. 2017, aujourd’hui, la même situation sociopolitique demeure. Inlassablement, les hommes politiques ivoiriens n’ont pas tiré de leçon : les mêmes habitudes, les injures, les délations, les mensonges économiques reviennent brutaux avec les mêmes interrogations. Impossible de donner des réponses à ces attitudes absurdes qui ne font pas honneur à la Côte d’Ivoire .
Personne n’a tiré de leçon des horreurs de 1999, où Henri Konan Bédié qui venait de succéder à Félix Houphouët-Boigny a été renversé par un coup d’état. Aucun homme politique ivoirien ne se souvient de l’année 2002, année désespérante pour les Ivoiriens ? Avez-vous oublié 2010 année d’effroi et de bain de sang ? Alors, une inquiétante question : jusqu’à quand la classe politique ivoirienne cessera de mentir et de voir vivre les Ivoiriens dans la peur ? D’Abidjan, Bouaké, Bouaflé, Daloa, Bondoukou, en passant par Bonoua, Alépé, Divo, Sassandra, les populations se souviennent encore des années 1999, 2002, 2010. Des années de la démocratie des armes. Aujourd’hui, à la sortie de ces « années noires » les Ivoiriens n’ont pu être réconciliés totalement. Et, les populations traumatisées sont sorties avec de maigres réconforts. De 1999 à 2017, personne n’a tiré de leçon. Du Fpi au Rdr en passant par le PDCI, les mêmes mensonges politiques fleurissent partout avec des langages qui ne font pas la grandeur morale de ceux qui s’affichent. Parlent mal.
L’histoire des langages politiques maladroits, et des mensonges économiques sont loin d’être terminée. Et, en 2017, chaque jour apporte son lot de découvertes effrayantes sur le ‘’manque de culture démocratique’’ des hommes politiques ivoiriens. Des hommes politiques perdus dans des trajectoires individuelles qui en disent long sur leurs défaillances « professionnelles politiques ». Aujourd’hui, il y a faillite collective au Fpi. Faillite structurelle au Rdr et faillite au Pdci dans l’exploitation des faiblesses des autres partis politiques. En clair le Fpi, le Pdci, le Rdr ont laissé depuis 2010 prospérer les calculs politiques à courte vue, sur fond de « menace » et de « silence ».
Le défi politique n’est plus à l’ordre du jour dans ces partis politiques, tous loin des réalités de la Côte d’Ivoire et des populations à bout de souffle. C’est inquiétant : ceux qui sont au pouvoir veulent en découdre avec les mêmes populations qui les ont installés au pouvoir : des tirs de gaz lacrymogènes, surtout contre les planteurs. Dans cette ambiance particulière, le Pdci et le Fpi font semblant d’être détendu… mais bien traqués par le comportement paradoxal du paysage politique. Ils ont du mal à s’afficher publiquement face aux populations. Maintenant, lorsque quelqu’un me demande mon avis sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, il ne peut avoir de moi une réponse toute faite. Parce que tout le « monde sait que tout ne va pas bien.
Ben Ismaël
Henri Konan Bédié