Situation sociopolitique/ Stéphane Kipré crache ses vérités: la réconciliation par les kalaches ne passera pas

  • 07/10/2014
  • Source : Le Nouveau Courrier
Le président de l’Union des nouvelles générations (UNG), Stéphane Kipré, en exil depuis près de 4 ans, a saisi l’occasion de l’installation de la délégation de son parti à Nantes en France, le samedi 04 octobre 2014. Pour se prononcer sur un certain nombre de sujets de l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire.

L’Union des nouvelles générations (UNG) continue de prendre racine au sein de la diaspora ivoirienne, notamment en France. Après l’investiture de la délégation de France, c’est autour des délégations régionales de se mettre en place.

Le samedi 04 octobre 2014, le président de ce parti, Stéphane Kipré a assisté à l’investiture de Mme Nathalie Solange Yao, épouse Bohou, la déléguée de Nantes à la Salle Gare de l’Etat de Nantes, devant une forte présence de Nantais et des différentes communautés africaines de la ville. 
 
Stéphane Kipré n’a pas manqué l’occasion de dépeindre la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire qui prévaut quatre ans après la crise postélectorale, non sans jeter un regard critique sur l’Afrique. Pour lui, le combat qu’ils mènent aux côtés de Laurent Gbagbo, est un combat pour le réveil des consciences ivoiriennes et africaines. Pour une Côte d’Ivoire nouvelle, une Afrique nouvelle.

Où les relations entre la France et ses ex-colonies soient des relations d’égal à égal et non des relations d’inféodation. «On ne peut pas continuer de voter des résolutions à New York et nous les imposer en Afrique. On ne peut pas régler les crises africaines, en étant assis au Quai d’Orsay. Et dire que nous voulons profiter des richesses de nos pays, ce n’est pas insulté l’Occident», a fait savoir Stéphane Kipré. 
 
Ouattara créé les conditions d’une révolution 
Concernant la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, le premier responsable de l’UNG n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger le régime en place. Selon lui, les leaders de la trempe d’Alassane Ouattara sont des dangers pour l’Afrique de demain.

«En bradant tout à l’occident, en maintenant des milliers d’Ivoiriens en exil, dans ses prisons, Ouattara créé des frustrations dans le peuple. Il met ainsi en place les germes d’une révolution. Parce que les révolutions commencent toujours par des frustrations. Les cœurs des Ivoiriens continuent de saigner depuis près de quatre ans. Il faut mettre fin à ces injustices, sinon ce qui arrive n’est pas bon. On ne peut pas prétendre gouverner le peuple en opposant les populations les unes contre les autres», a-t-il prévenu. 
 
Sur la question de la réconciliation Stéphane Kipré s’est voulu très clair. «Oui, nous voulons nous réconcilier mais de manière sincère. On ne se réconcilie pas pendant que les prisons sont pleines de détenus politiques, des milliers d’Ivoiriens sont encore en exil », fait-il savoir. La première des victimes de cette crise, dira le président de l’UNG, s’appelle Laurent Gbagbo et se trouve à la Haye.

C’est pourquoi, «il faut sortir des slogans vides de la réconciliation. Car, la réconciliation par les kalaches ne passera pas en Côte d’Ivoire». Aussi, a-t-il invité tous ceux qui se réclament de Laurent Gbagbo à taire les divergences et divisions internes. Mais aussi à éviter de mettre leurs ambitions personnelles au-devant en oubliant l’essentiel : la libération de Gbagbo et de tous les autres, ainsi que le retour des exilés.
 
Quand on est populaire, on ne court pas après une candidature unique
Les conditions ne sont guère réunies pour aller à des élections, a fait savoir Stéphane Kipré. Car, selon lui, c’est à cause des élections que des centaines d’Ivoiriens sont emprisonnés et des milliers sont exil. «Avons-nous le droit de passer sur les corps de ces nombreux morts, d’oublier la situation de tous ces exilés et détenus politiques, y compris les militaires qui ont défendu leur patrie, et parler d’élection », a interrogé le président de l’Ung.

Commentant l’attitude du drôle de démocrate qu’est Ouattara, Stéphane Kipré se dit surpris que ce dernier court après une candidature unique. «Quand tu es sûr que tu peux gagner les élections, que tu es populaire, tu as la majorité, tu ne cours pas derrière une candidature unique. Tu ne manigance pas pour écarter l’opposition, pour verrouiller la commission électorale », a-t-il déclaré.
Frank Toti