Le sommet entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in est "une rencontre historique" qui ouvre "une nouvelle ère" dans la péninsule, a annoncé samedi l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
La Corée du Nord a célébré samedi 28 avril son sommet avec le Sud, saluant "une rencontre historique" qui ouvre la voie à "une nouvelle ère", après que les dirigeants des deux pays se sont engagés à préserver la paix et à dénucléariser la péninsule.
Ce sommet, intervenu dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in, est "une rencontre historique qui a ouvert une nouvelle ère pour la réconciliation et l'unité nationales, la paix et la prospérité", a déclaré l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Ce sommet "a pu être réalisé grâce à l'amour ardent du dirigeant suprême (Kim Jong Un, ndlr) pour le peuple et à sa volonté d'autodétermination", selon KCNA.
L'agence a diffusé le texte intégral de la "Déclaration de Panmunjom" signée par les deux dirigeants à l'issue de la rencontre. Ce document contient la phrase suivante : "La Corée du Sud et la Corée du Nord confirment l'objectif commun d'obtenir, au moyen d'une dénucléarisation totale, une péninsule coréenne non nucléaire".
Pendant des années, le régime de Pyongyang a affirmé qu'il ne renoncerait jamais à l'arme nucléaire, indispensable selon lui pour le protéger d'une possible invasion américaine. Mais il a maintenant proposé qu'il soit l'objet de négociations en échange de garanties de sécurité, selon Séoul. Kim Jong Un ne l'a toutefois pas mentionné publiquement lors du sommet de vendredi.
"Un échange franc et sincère"
Dans un autre communiqué, KCNA a déclaré que les deux dirigeants avaient eu "un échange franc et sincère" sur des questions comme "assurer la paix dans la péninsule coréenne et la dénucléarisation de la péninsule".
En Corée du Sud, les quotidiens de samedi saluaient avec une certaine réserve le sommet intercoréen, relevant l'absence d'un engagement ferme et explicite du Nord à renoncer à son armement nucléaire.
Le journal conservateur Chosun relevait ainsi dans un éditorial que la rencontre avait été positive dans le sens où elle réparait les liens entre les deux Corées mais qu'elle laissait beaucoup à désirer concernant la dénucléarisation.
Trump souligne "l'enthousiasme" de Pyongyang
Ce sommet, qui doit être le prélude d'un face à face très attendu entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump, a suscité un concert de louanges dans les capitales étrangères.
Donald Trump a salué une rencontre "historique", soulignant "l'enthousiasme" de Pyongyang en faveur d'un accord tout en avertissant qu'il ne se ferait "pas avoir" par Kim Jong Un, avant leur rencontre très attendue. Il a aussi remercié Pékin pour son "aide précieuse".
La Chine a mis en exergue le "courage" des deux dirigeants coréens, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a évoqué "un pas positif" et la Russie a accueilli "des nouvelles très positives".
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué "le courage et le leadership" des deux dirigeants lors d'un sommet "réellement historique". Ils ont montré que "le chemin vers la paix est possible, contre toute attente", s'est réjouie la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
© AFP | Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (à droite) et le président sud-coréen Moon Jae-in vendredi 27 avril 2018, dans la zone démilitarisée qui sépare leurs deux pays.