Un bélier tout blanc, deux bouteilles de boisson forte. Des échanges dans la pure tradition baoulé ; des professions de fidélité fraternelle pour Sangaré Abou Drahamane et d’engagement militant derrière Laurent Gbagbo ; la foi réaffirmée dans le combat pour la libération économique du pays engagé par le Front populaire ivoirien. Il y a eu émotions, réconfort, solidarité et joie, samedi dernier, à la résidence du ministre Sangaré Abou Drahamane, à la Riviera (Abidjan). C’est dans sa maison pillée, laissée en ruines, où tout a été volé par les miliciens pro-Ouattara, que le 1er vice-président du Fpi a reçu la délégation d’une cinquantaine de cadres, essentiellement militants du parti dirigé par Pascal Affi N’Guessan, pour recevoir la purification de «ses frères» du V Baoulé.
L’initiative de cette rencontre a été l’œuvre du ministre Michel Amani N’Guessan, fils de Bodokro comme Sangaré Abou Drahamane, dans le pays Gôli. Pour les échanges, sous la maîtrise de cérémonie de M. Ahité, Augustin Kouakou et N’Dri Germain ont animé, avec brio, la partie traditionnelle. Le doyen Dominique Bodoua, ancien député Pdci de M’Bahiakro, aujourd’hui cadre déterminé du Fpi, a porté «le message de soutien et de réconfort» des frères du V Baoulé à leur leader, Sangaré Abou Drahamane. Et le ministre Michel Amani N’Guessan a conduit «la séance de purification» au profit du prisonnier fraîchement sorti des geôles d’Alassane Ouattara.
En réponse à cette visite de réconfort, le fidèle compagnon de Laurent Gbagbo a délivré à ses frères et camarades de lutte «la feuille de route» pour la mission de reconquête du V Baoulé confiée, le 5 septembre 2013, lors d’une cérémonie similaire, par Affi N’Guessan à Michel Amani et à sa délégation.
Pour Sangaré Abou Drahamane, le Fpi doit apprendre à «respecter le choix opéré par le V Baoulé au 2ème tour de la présidentielle de 2010» en faveur de l’adversaire du président Gbagbo dans cette zone du centre du pays. «C’était un choix guidé par les mauvais préjugés véhiculés dans cette zone sur les rapports entre Félix Houphouet-Boigny et Laurent Gbagbo. Et vous savez tous que les préjugés ont la peau dure». Mais, à présent que tout le monde a vu le résultat catastrophique que ce choix a causé à notre pays, pour Sangaré Abou Drahamane, le temps est venu de repartir restituer aux populations du V Baoulé la vérité des faits sur les relations entretenues par Laurent Gbagbo et Houphouet-Boigny, «rapports faits de respect, de considération mutuelle, de hauteur de vue dans la politique et d’amour profond des deux hommes pour leur pays, la Côte d’Ivoire».
A l’intérieur de cette feuille de route pour la mission de reconquête du V Baoulé, le 1er vice-président du Fpi a donné des indications précises (nous y reviendrons).
Sangaré Abou Drahamane a été arrêté, le 11 avril 2011, en compagnie de son fidèle ami Laurent Gbagbo, à la résidence présidentielle de Cocody, bombardée sans pudeur par l’armée française sous la dictée de Sarkozy, pour opérer le coup d’Etat contre le régime Gbagbo au profit d’Alassane Dramane Ouattara. M. Sangaré a subi la torture, puis la détention arbitraire pendant deux ans dans les prisons de Katiola et d’Abidjan, avant d’être mis en «liberté provisoire», le 6 août 2013, par la justice, en compagnie du président du Fpi, Affi N’Guessan, et de dix autres cadres du Fpi.
César Etou
Sorti de 2 ans de prison arbitraire : Sangaré reçoit le soutien des militants FPI du «V» Baoulé - Photo à titre d'illustration