Le Parlement du Niger a voté dimanche soir la loi de finances 2018 qui supprime des taxes notamment sur les appels internationaux, estimées à une vingtaine de milliards de francs CFA par an (environ 30 millions d'euros), a indiqué la radio nigérienne.
La loi de finances 2018 qui a été votée par une écrasante majorité des élus "supprime" la taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE), appliquée aux appels internationaux entrants et qui avait rapporté en 2017 une vingtaine de milliards de francs CFA (environ 30 millions d'euros) au fisc nigérien, selon un rapport de la Commission des finances du Parlement lu à la radio.
Hassoumi Massoudou, ministre nigérien des Finances, a déclaré dimanche devant les députés que la TATTIE a entraîné "un rétrécissement en volume et en valeur du rendement des appels internationaux" donc "la perte tendancielle" des recettes fiscales générées par les compagnies de télécoms. En retour, ces compagnies "ont pris des engagements" de "faire des investissements" conséquents pour améliorer la couverture et la qualité de leurs services, a-t-il indiqué.
Bruno Mettling, le patron d'Orange pour l'Afrique a négocié pendant des mois la suppression de cette taxe pour l'ensemble des opérateurs télécoms exerçant au Niger.
"Nous resterons extrêmement vigilants" sur ces engagements dont une première "évaluation" interviendra "dès mars" 2018, a prévenu le ministre des Finances Hassoumi Massoudou. La suppression de la TATTIE, s'inscrit également dans les accords avec la Banque mondiale, qui promet au Niger une "compensation" par "d'importantes aides budgétaires", a-t-il dit.
La renoncement à la TATTIE a été fortement critiqué par des élus de l'opposition et des dirigeants de la société civile, qui dénoncent "un cadeau fiscal injustifié".
Début octobre, l'Autorité de régulation des télécommunications et de la poste du Niger (ARTP, publique), a infligé plus de 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d'euros) d'amendes aux quatre compagnies de télécoms actives dans le pays, pour ne pas avoir "amélioré" la couverture et la qualité de leurs services.
En 2016, le Niger comptait 7.700.000 abonnés aux services de téléphonie mobile, pour une population de 19 millions d'habitants. Le taux de pénétration de l'internet est de 19%, selon l'ARTP.
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