Des mouvements sociaux se déroulent lundi dans plusieurs villes de Côte d'Ivoire, notamment à Abidjan où des gendarmes ont bloqué l'autoroute du nord, dans le sillage de la grève des fonctionnaires qui paralyse notamment lycées et collèges.
A Abidjan, des gendarmes en colère ont érigé dans la matinée, des barrages bloquant la circulation sur la principale autoroute à la sortie de la mégapole à hauteur du quartier populaire de Yopougon, selon des témoins.
"Le calme est revenu, la circulation est rétablie", a affirmé l'AFP une source sécuritaire.
Dans l'est, dans le quartier de "la Riviera Sol Béni" des pompiers ont également bloqué la circulation sans que les raisons de leur manifestation soit clairement établies, selon plusieurs médias ivoiriens mais aux dernière nouvelles, la situation serait redevenue calme
La plupart des lycées et collèges publics de la capitale économique ivoirienne sont restés fermés, les professeurs refusant de faire cours.
"Nous rentrons à la maison, nos professeurs sont en grève" ont dit à l'AFP, un groupe de lycéens à Adjamé, quartier populaire d'Abidjan. D'autres élèves avaient quitté leur établissement à Cocody, a constaté un journaliste de l'AFP.
La fronde sociale a également touché des villes de l'intérieur, notamment Bouaké, deuxième ville du pays et l'épicentre de la mutinerie militaire des dernières semaines, Daloa (centre-ouest), Gagnoa et Man (ouest) où la population se serait prise à la RTI, selon des médias ivoiriens.
A Bouaké (centre) des centaines d'élèves sont sortis dans la rue et ont paralysé la circulation.
Ils "exigent" du gouvernement ivoirien, une solution aux différentes revendications de leurs enseignants afin que ceux-ci reprennent les cours.
"Nous demandons au gouvernement de régulariser la situation des enseignants pour une reprise des cours" a affirmé à l'AFP Mamadou Soro, l'un de leur porte-parole, élève en terminal.
Kouassi Kouadio Justin, qui passe son baccalauréat cette année, se plaint à l'AFP du "retard que prennent les cours" et qualifie cette grève des fonctionnaires de "situation chaotique".
"Nous ne savons pas pourquoi le gouvernement met tout ce temps pour résoudre le problème des fonctionnaires alors qu'ils ont réglé le problème des militaires. Ce n'est pas juste" s'est également plaint un autre élève.
Les grévistes demandent des augmentations de salaires, le paiement de certains arriérés de primes, et protestent contre une réforme des retraites intervenue en 2012 dont les premiers effets se font véritablement sentir en 2016, avec la mise à la retraite de fonctionnaires touchés par la loi.
Cette réforme fait passer l'âge de la retraite de 55 à 60 ans, voire 65 ans pour les grades les plus élevés. Les cotisations augmentent de 6 à 8,33% du salaire, alors que les pensions ont été réduites de 30 à 50%, selon les catégories.
De nombreux observateurs estiment que les concessions faites aux militaires ont renforcé les fonctionnaires dans leur conviction de pouvoir faire fléchir le gouvernement.
Dimanche soir, un communiqué syndical lu à la télévision, avait pourtant annoncé la suspension de la grève mais selon certaines indiscretion cette annonce aurait été faite sous la ménace.
Tension en Côte d'Ivoire avec des mouvements sociaux dans plusieurs villes : le point à la mi journée