La Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) est sous le feu des projecteurs depuis des semaines. Entre annonce de grève, sabotage, revendications et gros sous, la Direction et les syndicats sont unanimes sur une chose, il faut négocier.
En marge de ces négociations, certains employés disent craindre avec les revendications à en point finir qui fragilisent l’entreprise. Une employée sous le couvert de l’anonymat nous a fait parvenir une lettre ouverte au Président Ouattara.

Excellence Monsieur le Président,
Je suis une employée de la RTI depuis quelques années. Quand j’ai été recrutée en bonne et due forme au sein de cette entreprise, j’ai été très enthousiaste de travailler dans cette institution médiatique. Quelques mois après mon entrée dans l’entreprise, Ahmadou Bakayoko a été nommé Directeur Général à la grande joie des employés qui ont mis beaucoup d’espoir en lui et il a réussi un exploit, celui de donner une vision à la RTI.

Il est vrai que cette entreprise est victime de son lourd héritage de média de service public, de structure étatique avec plusieurs générations qui se côtoient. Des difficultés sont présentes, mais depuis des efforts ont été faits et continuent d’êtres faits. Je ne peux pas me risquer de vous faire l’histoire de la société, mais ces derniers temps, les problèmes des syndicats et une certaine « Mafia » sont en train de fragiliser l’entreprise qui innove, fait des bénéfices et qui se projette pour les défis à venir. Laissez-moi vous faire quelques observations.
L’ACCEPTATION DE AHMADOU BAKAYOKO
Selon les indiscrétions, étant relativement « nouvelle » dans l’entreprise, avant que Ahmadou Bakayoko ne devienne Directeur Général, il y avait déjà des employés contre sa personne puisqu’il n’est pas un produit de la « Maison ». Ainsi, il a été décidé par certains de lui « mener la vie dur ».
En effet, les changements, les méthodes de gestion, la rigueur et la promotion du mérite et de l’excellence ne sont pas du goût des « anciens » qui ne travaillent pas vraiment pour assurer l’avenir de leur entreprise. Pour avoir une idée ceux qui travaillent ou pas, faites s’il vous plaît un tour un matin à 8h au siège à Cocody. Les bureaux sont quasiment vides, les travailleurs traînent les pas, et ce depuis toujours. Il faut attendre entre 9h30 et 10h pour voir la majorité des employés arriver.
Ce qui sort de la bouche de ces « brebis galeuses » (Excusez-moi du terme) : « La RTI, ce n’est pas pour mon père. Ahmadou a trouvé les choses comme cela, il ne peut rien changer. S’il essaie de nous emmerder, il va nous connaître » ou encore « c’est notre maison, tout ce qu’il fait là, on s’en fout, on aura nos salaires à la fin du mois » Excellence, ce genre de paroles ne sont pas faits pour faire avancer et ce n’est pas votre idée de « l’Ivoirien nouveau ».
Malgré tout, le jeune Directeur Général (avec des gens conscients et professionnels) trouve en lui les ressources pour faire rayonner la RTI, notre RTI, mais aussi votre RTI. On parle d’avancements catégoriels, de revendications…avec les syndicats. En réalité, c’est une vraie « mafia ». La plupart de ces syndicalistes, selon les informations, ne travaillent pas vraiment depuis des années et agissent sous couvert du syndicalisme. Il est même indiqué que les années passées, ils étaient ceux qui décidaient des avancements et s’octroyaient les gros bonus et avantages. Hélas! les temps ont bien changé.
Vous avez bien fait de nommer ce jeune à la tête de l’entreprise. Il a une vision, une ambition, une gestion rigoureuse et un sens de la responsabilité. Pour moi qui aie fait une partie de mes études en France, les retours sur ses actions sont bons. La qualité des programmes, les innovations, le management et la personnalité sont appréciés.
Aujourd’hui où il promeut des jeunes qui en veulent et recrutent des compétences à la place de ceux qui ne veulent pas travailler, sous prétexte qui ne fait pas partie des « leurs » et est trop jeune pour les « commander ». Ils parlent même d’humiliation.
LES REVENDICATIONS DE SYNDICATS
Après une réunion que nous avons eu, il y a deux semaines avec notre Directeur Général, les revendications sont au nombre de 8. Je n’ai pas vraiment retenu, mais le point focal reste l’argent pour les avancements catégoriels. Les autres points que j’ai pu lire sont la suite de ce qui a été dit au départ « Nous allons lui mener la vie dur » donc je ne vais pas m’y attarder.
Pour en revenir aux avancements catégoriels, en effet les travailleurs y ont droit. Mais, selon les explications du Directeur général lors d’une rencontre en décembre dernier, un accord a été signé au premier trimestre 2016 et les syndicats renonçaient à 200 millions F CFA contre seulement 100 millions F CFA à payer au titre des avancements dès janvier 2017.
Excellence Monsieur le Président, je peux vous assurer c’est chose faite, même si c’est minime. Une promesse a été du moins tenue. Face aux bons chiffres de 2016, les syndicats ont voulu qu’on verse la totalité, d’après ce qui a été rapporté par les responsables.
Une grève étaient projetée et les syndicats ont menacé de tout bloquer et renverser votre image à la télévision lors de la grève prévue les 30 et 31 janvier 2017 derniers. Heureusement la raison est venue habiter les uns et les autres, mais les syndicats n’ont pas renoncé au projet de « mener la vie dur » à Ahmadou Bakayoko. Il s’annonçait dans les couloirs que des agents allaient donner les signes de leur mécontentent dans la semaine et cela est arrivé le vendredi 27 janvier.
Résultat, on apprend que le journal a commencé avec 15 minutes de retard et que ce sont des « soucis techniques ». On apprend aussi dans la foulée que des agents ont été entendus pas la Police. Je ne sais pas trop comment cela se passe dans ce genre de cas, mais je pense que la RTI est otage de certaines personnes qui y voit leurs intérêts menacés et le Directeur Général dérange.
LE VRAI PROBLEME : UN CONFLIT DE GENERATIONS
Les choses changent et les hommes doivent s’adapter. Mais, la RTI certains qui sont en général « les anciens » ne veulent pas s’adapter. Dans un domaine audiovisuel où tout a changé avec les technologies, les plus anciens veulent travailler comme dans les années 70 ou 80 et 2000...
La Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) est sous le feu des projecteurs depuis des semaines. Entre annonce de grève et sabotage