Invité du 16ème press-club de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), tenu ce mardi à la maison de la presse Abidjan-Plateau, Paul Koffi Koffi, ministre délégué auprès du Président de la République, chargé de la Défense s’est étalé sur les mesures prises par le Gouvernement ivoirien pour prévenir une éventuelle attaque dans le pays.
Le Mali, pays frontalier de la Côte d’Ivoire est depuis plusieurs mois la cible de multiples attaques terroristes. L’attaque de Fakola en juin dernier, celle de Ceni en septembre et la dernière en date à Bamako.
Un important stock d’armes de guerre a été découvert, en début du mois, par un chasseur traditionnel du village de Kouroukoro dans un champ situé près du village voisin de Missasso, 35 km à l’ouest de Tengrela.
Kouroukoro et Missasso sont situés à moins de cinq kilomètres du territoire malien et à une vingtaine de kilomètres de la localité de Fakola.
Il est probable que ces armes aient été déposées par des combattants jihadistes en déroute face à l’armée malienne qui avait mené une opération dans la zone en juin dernier pour les déloger de la forêt de Saman (territoire malien).
Face à toutes ces alertes, il était important que le Gouvernement prenne des dispositions adéquates.
Ainsi, a révélé le ministre, le président de la République, SEM Alassane Ouattara a donné les instructions pour sécuriser les frontières au nord.
Il a néanmoins assuré que « les hommes sont en alerte depuis le mois de juin dernier » en effectuant des contrôles, des patrouilles et des prises de renseignements pour rassurer la population.
Cependant, pour lutter plus efficacement, la Côte d’Ivoire a mis en place des mesures préventives, reparties en trois volets : militaire, renseignement et coopération avec la population.
Rappelant que l’attaque de Fakola a eu lieu à moins de 30km de la Côte d’Ivoire et celle de Ceni à moins de 20km, M. Koffi a estimé qu’il était juste de prendre des mesures, mais insiste sur le fait que le pays est en « situation de prévention ».
Ainsi sur le volet militaire, des hommes ont été déployés aux frontières. Les sites « susceptibles » d’être la cible d’attaques (barrages, aéroports, usines…) sont également sous surveillance accrue.
Ensuite vient le volet renseignement qui consiste à échanger des informations entre les pays sur les déplacements d’individus ou les activités suspectes.
Enfin la dernière mesure, qui se veut aussi importante, est la coopération avec la population, surtout où la menace est plus grande.
Il s’agit également de recueillir des informations auprès des autorités religieuses et sensibiliser la population sur les comportements à risque afin de « briser les barrières ».
Sur l’embargo des armes qui pourrait constituer un handicap, le ministre est plutôt confiant.
« L’embargo a été beaucoup allégé, cependant il reste encore celui sur les armes lourdes…mais je demeure confiant pour le futur » a-t-il dit, ajoutant fièrement que les « hommes bossent dur aux frontières ».
Malgré plusieurs rumeurs, le ministre a assuré qu’aucun djihadiste n’a été arrêté en Côte d’Ivoire et aucun ivoirien n’a été arrêté parmi ceux qui opèrent au Mali.
Ahopol
Photo:Ahopol-Lebabi.net / 16ème Press-club de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI)