Test : Yotaphone 2

  • 15/01/2015
  • Source : laruche.com
Après un premier smartphone sorti l’année dernière et passé relativement inaperçu, la marque russe Yota décide d’embrayer la seconde et propose son Yotaphone 2 un peu partout dans le monde. Si le concept de base du produit ne change pas, l’exécution est, vous allez le voir, bien plus enthousiasmante.

Rappelons, tout d’abord, ce qui fait la particularité d’un Yotaphone : de face nous avons droit à un smartphone sous Android tout ce qu’il y a de plus classique, mais, en le retournant, on découvre la présence d’un écran noir et blanc à encre électronique qui va avoir diverses utilités que nous détaillerons un peu plus loin. Pour l’heure, attardons-nous sur le design et la prise en main de l’appareil. Comme dit plus haut, le Yotaphone a, au premier regard, l’air d’un smartphone Android standard. Standard, oui, mais de qualité. Yota a fait le choix d’une coque tout en rondeur et aux angles doux, ce qui apporte une préhension à une main excellente.

La coque est constituée entièrement de plastique, mais celui-ci semble très résistant et inspire confiance. À l’avant, la dalle de 5 pouces profite de marges très réduites sur les côtés (pour un taux d’occupation de la surface de 68,7 %), tandis que l’écran e-ink à l’arrière (4,7 », 960 x 540 pixels) est lui aussi d’une très bonne taille. Sur le côté droit, le bouton d’allumage (noir lui aussi), s’atteint très facilement, tout comme les touches de réglage du volume juste au-dessus. Petite originalité, due à des contraintes de design : ce bouton de volume sert également de slot pour la carte micro sim.

Inspectons de plus près l’écran principal de ce Yotaphone 2. La dalle 5 » utilisée est de type AMOLED et affiche une définiton Full HD, protégée par du Gorilla Glass 3. Sans grande surprise, la qualité est donc au rendez-vous. L’efficacité de l’AMOLED en matière de luminosité, d’angles de vision et restitution des couleurs n’est plus vraiment à prouver et l’on a droit à un écran impeccablement lisible. Ce n’est sans doute pas le meilleur écran de 5 pouces que l’on ait eu l’occasion de voir, mais il mérite clairement son label « haut de gamme ».

À l’arrière, l’affichage e-ink est, avouons-le, extrêmement pratique lors d’un usage extérieur et sous une forte luminosité : finis les reflets et la lisibilité pénible d’un message, il suffit de retourner l’appareil pour profiter d’une lecture agréable. Tactile sur toute sa surface, cet écran secondaire est également étonnamment réactif : le défilement d’une page est relativement fluide et il est même possible de taper un message dans de bonnes conditions. Bien sûr, on est loin de la vélocité de l’écran AMOLED, mais l’exploit est tout de même à noter.

Avant de parler plus en détail des fonctionnalités liées à cet écran à encre électronique, abordons rapidement la question de l’appareil photo. Le capteur principal est de 8 mégapixels et s’accompagne d’un flash LED et d’un autofocus. En pratique, on bénéficie d’une interface bien connue héritée d’un Android « pur » et de clichés d’assez bonne qualité, sans être exceptionnels. Les photos sans flash en intérieur ont tendance à afficher pas mal de grain et l’on aura vite fait de l’activer pour profiter d’un résultat plus propre. En extérieur, pas grande chose à redire : la lumière est bien captée et les détails suffisamment bien capturés. Bref, nous sommes face à un APN honnête, mais qui ne peut clairement pas lutter face aux meilleurs smartphones haut de gamme du marché. Notons tout de même une fonction très pratique, lié au second écran : la possibilité de prendre des selfies avec le capteur arrière. L’image prise s’affiche en noir et blanc et, là encore, la réactivité est très bonne.

Côté autonomie, on est clairement dans l’opulence, surtout grâce à l’emploi de ce fameux écran e-ink, qui change la donne. Sans même activer le mode YotaEnergy, le Yotaphone 2 peut profiter de presque 3 jours de durée de vie, à condition de ne pas forcer sur le jeu vidéo et de consulter l’essentiel de ses messages via l’écran arrière. Notre test vidéo (720p, WiFi activé, luminosité max) atteint quant à lui quasiment 10h. Un excellent score, qui le place au même niveau qu’un Moto X (2014) et pas bien loin derrière un Galaxy Note 4. En alternant, les usages, le Yotaphone 2 est donc l’un des smartphones les plus endurants que l’on a jamais vus.

Un second écran salvateur

Outre la proposition d’une autonomie de rêve, l’écran e-ink du Yotaphone s’avère tout simplement un formidable « second affichage », utile à plus d’une occasion. Yota propose de nombreuses fonctionnalités propres, souvent très pratiques et qui permettent de profiter de la quasi-intégralité de son smartphone sur la dalle à encre électronique. Ainsi, n’importe quelle application/page web peut être « envoyée » derrière via un raccourci sur l’écran principal. Afficher constamment une adresse ou un plan Google Maps, profiter d’un certain confort de lecture sur du texte… Et, tout, simplement, bénéficier d’un écran toujours allumé posé sur son bureau, qui permet de voir en clin d’oeil toutes ses notifications.

L’application YotaHub permet par ailleurs de personnaliser l’écran de verrouillage : météo, agenda, email, sms, contacts favoris… Vous pouvez ajouter ou retirer à peu près toutes les notifications possibles. Notons également quelques applications dédiées à ce second écran : Yota Reader, qui permet de lire des e-books, YotaRSS, qui reprend le fil d’actualités de Feedly ou encore un jeu de dames, d’échecs et un sudoku. Au final, alors que l’on était sceptiques au premier abord, l’utilité de ce deuxième écran est bien réelle, à tel point qu’il nous est désormais difficile de revenir sur un smartphone « classique ».

Un mot, enfin, sur les performances globales de l’appareil. Avec un SoC Snapdragon 800 et 2 Go mémoire vive aux commandes, pas de quoi s’inquiéter : le Yotaphone 2 est fluide en toute circonstance, que l’on parle de surf sur le web, de jeu vidéo ou de navigation dans l’interface. Même s’il n’est plus tout récent, le Snapdragon 800 assure encore largement.

Le Yotaphone 2 est donc un excellent smartphone, qui a de plus le mérite de bousculer un peu le marché, en proposant un concept à la fois original et très utile. L’idée de mettre un second écran à l’arrière est franchement géniale, d’autant plus que l’exécution est de qualité. On peut certes le trouver un peu cher (700€), mais il reste un appareil aux caractéristiques haut de gamme, qui apporte pleinement satisfaction au quotidien.