Le journaliste-écrivain Tiburce Koffi est contre l'appel de Daoukro, lancé par le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Henri Konan Bédié, le 17 septembre 2014, invitant ses militants à soutenir la candidature unique d'Alassane Ouattara, le chef de l'État, à l'élection présidentielle de 2015, pour le compte du Rhdp, (coalition au pouvoir).
Il s'est lâché dans un livre intitulé ''Présidentielle d'octobre 2015 : Non à ''l'appel de Daoukro''. (qui n'est pas encore en librairie, Ndlr). Cet ouvrage de 130 pages est un condensé de critiques à l'encontre de cet appel, de M. Bédié, d'Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo.
« Ici, la parole politique, courtisane et caudataire à souhait, a entièrement pris le pas sur les exigences de la démocratie que nous avons réclamée hier, et qui, elle, impose la parole plurielle. À l'observation, la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui se résume à la prospérité et à l'arrogance des membres du « Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix » (Rhdp) et leurs seuls alliés, sous un fond ethnique aussi inconfortable qu'inquiétant », peut-on lire au préambule de ce livre, à la page 19.
Préfacé par Guy-Pierre Nouama, un membre fondateur du Mouvement pour le néo-houphouétisme (Mn-H), cette œuvre de Tiburce Koffi dénonce « le temps du chef infaillible qui, jamais, n'a pu se tromper, ni ne saurait et ne pourrait même se tromper ! »
« C'est aussi le temps des renards politiques aux ramages destinés à entretenir la qualité du plumage ! C'est le règne des deux groupes ethniques les plus représentatifs de l'électorat ivoirien », a écrit le Directeur général (Dg) de l'Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac). Il a dénoncé une « abdication absolue » des intellectuels ivoiriens, de la classe politique, des médias et des masses populaires devant « le règne princier de dirigeants vivant dans le confort illusoire d'une infaillibilité pas toujours évidente ». À le lire, « ces dirigeants, nos dirigeants, ce sont, en grande partie, des héros de guerre sortis doublement vainqueurs (par les urnes et surtout par les armes) de la présidentielle de 2010. (…) Mais dans la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui, il n'y a plus de place que pour les discours d'allégeance aux princes Ouattara et Konan ».
L'auteur de ce livre a soutenu qu'il a ressenti la nécessité, face à cette situation, de « briser la glace ». Tout en reconnaissant avoir milité pour l'avènement du régime Ouattara, mais avant lui, pour celui de Laurent Gbagbo, Tiburce Koffi dit se battre contre « les atteintes graves à la démocratie par l'accaparement des médias d'État, (la) désinformation, (la) falsification de l'histoire et (la) réécriture révisionniste, voire négationniste et partisane des faits, sombres tentations vers l'instauration d'un pouvoir absolu et outrancier sous le spectre de la terreur, etc. ». Il explique que l'appel de Daoukro est le fait politique de trop qui l'a amené à produire ces lignes. Cet appel qu'il a d'ailleurs rebaptisé « la parole de trop d'Henri Konan Bédié ».
Inconfort d'un choix et cri du cœur
Dans son livre, subdivisé en 6 chapitres qu'il appelle ''Méditations'', l'auteur trouve que la décision d'Henri Konan Bédié est « une option antidémocratique et irréaliste » parce que, selon lui, elle est en porte-à-faux avec les textes fondateurs du Rhdp. Pour lui, l'appel de Daoukro est « un non-sens politique » dans la mesure où il pourrait compromettre l'avenir politique du Pdci-Rda.
En outre, il a indiqué qu'il est une « source de division » au sein du Pdci-Rda. D'ailleurs pour lui, une candidature unique d'Alassane Ouattara en 2015 donnerait raison à l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui continue de revendiquer la victoire aux élections de 2010, mais aussi d'affirmer que son rival Alassane Ouattara ne peut pas remporter d'élections crédibles en Côte d'Ivoire. « Il nous appartient, à nous (...) Lire La suite sur Linfodrome
Tiburce Koffi dénonce l'appel de Daoukro