Le préfet de police d’Abidjan, le commissaire divisionnaire major, Dosso Moussa a échangé avec les acteurs du transport de Bingerville, le 15 juin, à la nouvelle gare, autour des comportements à éviter.
Le préfet de police d’Abidjan et le chef du district de police de Cocody, le commissaire principal Allali Kouassi, ont échangé avec les transporteurs de la commune de Bingerville le 15 juin, à la gare de la commune en présence du 3e adjoint au maire, Séri Bayé.
La rencontre avait pour objectif de sensibiliser les acteurs du transport sur les bons réflexes et comportements à adopter désormais afin d’éviter les nombreux accidents enregistrés ces dernières années. Surtout à l’entame de l’année 2021 qui, déjà dans le premier trimestre, enregistre des chiffres effarants.
Ainsi, sur un ton grave et presque accusateur, le chef du district de police de Cocody a dressé le bilan. « De Janvier à mars 2021, nous avons enregistré à Abidjan, 6838 accidents avec 4885 dégâts matériels, 1895 dégâts corporels, 2574 blessés et 59 décès », a-t-il présenté.
Avant de statuer sur le cas de la commune de Bingerville. Selon lui, 274 accidents ont été enregistrés. Et sur ces accidents, les taxi-compteurs ont occasionné 75. Les gbaka 97, motos, 108, camions 98 et les tricycles 34. Le tout pour huit décès.
Un bilan jugé sombre par le commissaire principal Allali Kouassi, qui, à cet effet, a relevé des causes. « Parmi vous, de plus en plus de mineurs sont devenus conducteurs sans le permis de conduire. Certains prennent des stupéfiants et autres boissons alcoolisées avant de prendre le volant de leur véhicule. Vous roulez en sens inverse, sur le terre-plein. Vous roulez à vive allure, etc. », a cité le commissaire.
C’est fort de cet état de fait qu’il a affirmé qu’il est temps de mettre de l’ordre. C’est pourquoi, dit-il, à l’initiative du ministre des Transports et sous la conduite du préfet d’Abidjan, la campagne de sensibilisation est initiée pour échanger avec eux afin de dégager des pistes de solution pour réduire le nombre d’accidents.
« Vous faites partie des acteurs clés du développement de la Côte d’Ivoire. Mais, que votre importance ne porte pas atteinte à notre développement. Les statistiques nous disent que les accidents tuent plus que le coronavirus. Nous sommes venus vous parler parce que le sujet est important. Il y a trop de morts. Nous avons reçu des consignes du ministre pour relayer ses instructions à tous les commissariats, et vous sensibiliser », a exposé le préfet de police d’Abidjan.
Pour lui, il faut que les transporteurs prennent conscience. Car, après la sensibilisation, viendra la campagne de répression.
Outre les conseils et consignes donnés aux chauffeurs, le préfet de police a également demandé aux propriétaires de véhicules de mettre leurs véhicules en bon état. Que les conducteurs de motos, tricycles soient également sensibilisés, car ils sont auteurs de nombreux accidents et même impliqués dans des braquages.
Les transporteurs font des propositions
C’est tout heureux que les transporteurs de Bingerville, avec à leur tête, les premiers responsables ont écouté religieusement leurs hôtes. Ainsi, pour contribuer à la réduction des accidents, ils ont fait des propositions qui sont entre autres : le déguerpissement des débits de boisson autour des gares routières ; faire des check-points pour vérifier le taux d’alcoolisme chez les chauffeurs, démanteler les fumoirs installés dans les environs des gares routières ; installer un radar à l’entrée de Bingerville ; prévoir des ralentisseurs dans la ville afin d’éviter les excès de vitesse.
Des propositions bien accueillies et acceptées par l’adjoint au maire qui s’est félicité de la rencontre. Pour lui, elle va améliorer la circulation à Bingerville.
Jean Bavane Kouika
Transport urbain : 6838 accidents enregistrés en trois mois à Abidjan - Photo à titre d'illustration