Traoré Wodjo Fini : «L'Afrique doit revoir et adapter son programme de développement en raison des transformations structurelles en cours »

  • 29/05/2019
  • Source : LeBabi.net
En marge de la journée internationale de l'Afrique qui se tient chaque année à la date du 25 Mai, l'ONG Club Union Africaine Côte d'Ivoire a organisé une conférence de presse sous le thème: " De l'OUA à la vision 2063: bilan et perspectives pour l'Afrique", le Samedi dernier au siège de ladite institution sis à Cocody les deux Plateaux.

Pour monsieur Traoré Wodjo Fini Président du conseil d'Administration du club Union Africaine Côte d'Ivoire, développant le thème principale de la conférence, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) a rempli les trois objectifs majeurs qui lui avait été assignés par ses pères à savoir l'éradication totale du colonialisme, la lutte contre l'apartheid et enfin la création des conditions pour une relation économique et sociale entre les pays africains tout en respectant le tracé des frontières héritées de la période coloniale, la souveraineté et la non ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

Il a par ailleurs reconnu que l'organisation a eu beaucoup plus de mal dans la lutte contre l'apartheid.

« L'organisation panafricaine sera peu efficace dans la lutte contre le régime de l'apartheid en Afrique du Sud, bien qu'elle le dénonce avec vigueur » a relevé Traoré Fini.

Ce sera donc après constat de certaines difficultés que rencontrait l'OUA dans le règlement de certains conflits, que les Etats membres décideront de la création de l'Union Africaine (UA) qui semble faire preuve de plus d'efficacité dans la prévention des conflits, et de l'ouverture démocratique en remplacement de l'ancienne instance en 2002.

L'Un des faits majeurs procurant du satisfecit au PCA du Club Union Africaine Côte d’ Ivoire, c'est la mise sur pied en 1991 lors du traité d'Abuja des communautés économiques régionales visant à promouvoir une réelle intégration économique d'abord des sous régions et ensuite du continent tout entier.

Parlant de l'agenda 2063 de l'union Africaine, monsieur Traoré a relevé que cet agenda était en vérité le schéma et le plan directeur de l'Afrique visant à transformer le continent en une puissance mondiale à l'avenir.

«  La nécessité d'envisager une trajectoire de développement à long terme sur 50 années pour l'Afrique est importante car l'Afrique doit revoir et adapter son programme de développement en raison des transformations structurelles en cours » a t-il dit.

« En 2063 l'Afrique comptera au moins 2 milliards 500 millions d'habitants, l'enjeu de demain c'est la population et sa jeunesse ». Faisant cas de la future puissance démographique que devrait représenter l'Afrique à l'horizon 2063, Fini Traoré a relevé que sa population serait le meilleur atout pour le développement du continent.

Intervenant sur les enjeux et perspectives pour l'économie ivoirienne en intégrant la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA), Dro Soumahoro, consultant politologue, a fait savoir que la Côte d'Ivoire est prête à intégrer cette zone économique au vu des indicateurs favorables qu'elle connait deja en matière de croissance économique, de son rapport import/export et de sa compétitivité sur le marché continental et mondial.

La ZLECA résulte de la volonté des chefs d'Etats Africains de créer un vaste espace sans frontières ou les personnes, les marchandises et les services circuleront sans entrave à l'image du marché unique Européen pour booster le commerce interafricain qui ne dépasse pas 13% des échanges globaux de l'Afrique.

Dro Soumahoro a tout de même relevé certaines vulnérabilités de l'économie ivoirienne que la Côte d'Ivoire (signataire de la charte) devrait chercher à résoudre pour une bien meilleure vie économique dans cette zone à savoir le peu d'implication du secteur privé, la faible mainmise de l'Etat sur le patrimoine maritime, un endettement trop élevé et bien d'autres.

« Toutefois, l'économie ivoirienne pourrait continuer à maintenir le cap de sa croissance avec l'entrée en vigueur de la ZLECA qui mettra à rude épreuve son équilibre macro-économique dont les agrégats son l'emploi, la croissance, l'inflation et le solde extérieur ». S'est-il voulu rassurant malgré les faiblesses économiques dont il a fait cas.

Il faut noter que la Zone de Libre Echange Continentale Africaine entrera en vigueur le 30 Mai 2019. Elle s'étend sur 84 000 km de frontières, 54 pays, c'est un territoire commercial de plus de 1.2 milliard de consommateurs avec un PIB de plus de 3 milliards de dollars et elle permettra une hausse de 52% du commerce intra-africain d'ici 2022 selon les estimations de la commission économique des Nations Unies pour l'Afrique.

Varol