Tout ou presque est à refaire à Séguéla en termes d’infrastructures. Les populations du Worodougou attendent, avec beaucoup d’espoir, une visite d’Etat d’Alassane Ouattara dans leur région.
«Le Stade Losseni Soumahoro, le troisième plus beau stade du pays qui, à l’époque, faisait la fierté de Séguéla, et même de toute la Côte d’Ivoire, est en piteux état», se désole le maire de la commune de Séguéla, Diomandé Lassina. L’élu n’oublie pas le lycée moderne totalement délabré, et les bâtiments administratifs de la ville devenus vétustes. La capitale du Worodougou, qui garde encore les stigmates de la période de crise, souffre également d’un manque de routes praticables. La voirie de la commune est entièrement à refaire.
Les grandes voies reliant la gare routière au quartier résidentiel sont devenues un vaste champ de crevasses. Il est plus aisé de se déplacer avec les engins à deux roues qu’en voiture, déplorent certains habitants. Circuler en quatre roues est devenu quasiment impossible dans les quartiers Rimer, Soumahoro, Bakayoko, Soukrougban etc. Ce triste tableau est davantage assombri par le manque d’électricité et d’eau potable. «Nous souffrons énormément. L’eau coule des robinets entre minuit et 3 heures du matin. Les femmes doivent être éveillées à ces heures pour que la famille soit ravitaillée», confie un chef de famille. Concernant l’électricité, c’est la même galère.
«Chaque nuit, tous nos quartiers sont dans le noir. Ce qui nous expose à l’insécurité», déplore notre interlocuteur. La résidence présidentielle, joyau architectural construit à la faveur de l’indépendance en 1976, tombe en ruine. Elle donne actuellement l’image d’une grande usine abandonnée au milieu d’une forêt, au quartier résidentiel.
Les bureaux de la Poste, de la Justice, de la Direction régionale de l’éducation nationale et de l’enseignement technique (Drenet), ne sont pas mieux lotis. Une partie du toit du centre culturel, seule grande salle de spectacle de la ville, a été emportée depuis longtemps par une tornade. Ce dégât n’a jamais été réparé. Le reprofilage de certaines rues de la commune par le Programme présidentiel d’urgence (Ppu), et le coup de main donné lors de la cérémonie d’inauguration du Centre hospitalier régional (Chr), le 8 décembre, ne sont qu’une goutte d’eau dans la mer.
Au dire de Bakayoko Kamano, l’un des leaders de la jeunesse locale, «Séguéla est malade de ses infrastructures.» Il dit attendre beaucoup du chef de l’Etat. «Vu les investissements effectués par le président de la République dans les régions visitées, sa venue ici demeure notre seul espoir pour sortir Séguéla de ce sous-développement», souhaite-t-il. Il est rejoint dans ce vœu par la jeune Binaté Satou, commerçante au grand marché, et N’Guessan Michel. Cette visite apportera certainement le développement à cette région.
Bayo Fatim, envoyé spécial à Séguéla
Trois ans après la crise : Séguéla malade de ses infrastructures - Photo à titre d'illustration