Comme chaque année, le 25 novembre marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. RFI vous emmène dans trois pays d’Afrique où des initiatives ont vu le jour pour venir en aide aux victimes et faire reculer les violences.
► Au Congo, un guichet unique pour la prise en charge des victimes
Les violences faites aux femmes sont un phénomène qui prend de l'ampleur au Congo-Brazzaville, comme l'explique, chiffres à l'appui, Victor Banaminou, coordonnateur des projets de l'ONG Action de solidarité internationale, en citant les cas de Brazzaville et Pointe-Noire. « Nous avons au total pour les deux villes 111 cas sur la période allant de mars à octobre 2017. Sur ces 111 cas, on dénombre 56 cas de victimes de violences sexuelles ; 12 victimes de violences physiques ; 32 victimes de violences psychologiques et 17 cas de violences économiques », détaille-t-il.
Les ONG Action de solidarité internationale et Azur développement prennent en charge les femmes et les filles victimes des violences à travers un guichet unique qui fait partie intégrante d'un projet financé par l'Union européenne. « Nous avons au niveau du guichet unique une prise en charge globale qui comprend notamment une prise en charge psychologique, médicale, juridique et judiciaire, mais également un hébergement temporaire pour les cas les plus vulnérables », expliqué Victor Banaminou.
Ce guichet unique, présent à Brazzaville et Pointe-Noire, est opérationnel depuis février dernier. C'est ce samedi 25 novembre, journée symbolique, qu'il sera officiellement présenté au public.
► Au Gabon, une clinique juridique pour conseiller les femmes
Au Gabon, l’Observatoire des droits de la femme et de la parité (ODEFPA) a mis en place une clinique juridique au profit des femmes victimes de violences. L'ONG conseille, aide à porter plainte et à suivre les dossiers dans les tribunaux.
Comme celui de cette femme qui arrive à la clinique juridique de l'ODEFPA et qui vit des moments très difficiles. Avec son mari, elle a construit une belle résidence sur un terrain familial. Mais il a abandonné le foyer depuis cinq mois accusant son épouse de ne pas aimer ses parents. Le couple a entamé une procédure de divorce et le tribunal a ordonné à l'épouse de libérer la maison avec ses trois enfants.
Il y a trois jours, la belle-famille a démonté portes et fenêtres, compteur d'eau et d'électricité pour contraindre la femme, enceinte de huit mois, de partir de la résidence. « Avec mes enfants, je me sens être une victime à la fois de la justice, de mes beaux-parents et de mon époux », explique-t-elle.
Ancienne ministre de la Famille, Honorine Nzet Biteghe, juriste et présidente de l'ONG, traite quotidiennement ce genre de problèmes. « Il y a une kyrielle de cas. Nous avons même des cas graves d'hommes qui transforment leurs épouses en tambour, rapporte-t-elle. Le Code pénal dit que quiconque donne des coups doit être sanctionné. »
L'ONG s'étonne de la rapide augmentation des agressions contre les femmes au Gabon même si la loi du silence prédomine. Dans une société de tradition machiste, les Gabonaises ne sont pas suffisamment protégées par la loi.
► Au Sénégal, du théâtre pour changer les mentalités
Au Sénégal, une étude datée de 2015 estimait que plus de 50% des femmes mariées étaient victimes d'actes violents.
Dans le quartier populaire de Yaarax à Dakar, c'est en utilisant le théâtre-forum qu'une compagnie cherche à faire évoluer les mentalités.
Le 25 novembre marque la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. © pixabay