Fait inédit, le mercredi 14 janvier 2015, lors d'une audience du procès en Assises des 83 pro-Gbagbo.
Un mis en cause pour atteinte à la sûreté de l'Etat a reconnu avoir donné sa caution pour participer à un projet subversif. Kotia Arnaud, devant la Cour, a avoué qu'il comptait prendre part à une action insurrectionnelle fomentée en février 2012 à San Pedro.
« Deux personnes sont venues de Yamoussoukro et Gagnoa. Mon voisin Attito m' a dit qu'ils étaient venus pour combattre. Ils s’appelaient Luc et Ruffin et avaient pour projet d'attaquer le pays. Quand Ils m'ont fait part de leur projet, j'ai dit que j'étais d'accord pour participer à cela. Ils m'ont dit que la situation n'était pas bonne et que le pays était en crise. Ils m'ont dit qu'il faut libérer le pays. Je me suis dit que c'étaient des personnes de bonne moralité. Libérer la Côte d'Ivoire, c'était attaquer le pays », a-t-il déclaré.
A la question du juge Dembélé Tahirou de savoir s'il comptait prendre les armes contre le pays, le prévenu a répondu : « Oui, je voulais attaquer la Côte d'Ivoire ». Cependant, Kotia Arnaud a expliqué s'être finalement désisté sur les conseils d'un de ses parents qu'il a rencontré à Grand-Béréby. « Il m'a dit de ne pas participer à ce genre d'actions car, ce n'est pas une bonne chose. Quand je suis revenu à San-Pedro, ils n'étaient plus là. Donc, je n'ai plus parler de cette affaire », a-t-il dit.
Outre ces aveux, le prévenu a déclaré, contrairement à la majorité des accusés qui se sont présentés à la barre, qu'il n'avait été soumis à aucune contrainte lors de son interrogatoire à la Direction de la Surveillance du territoire (Dst).
Ce, au lendemain du dépôt par Dako Toussaint, membre du collectif des avocats proches de Laurent Gbagbo, d'un document pour décrier des tortures présumées. « Les déclarations de la Dst sont conformes à ce que j'ai expliqué. A la Dst, j'avais la liberté d'expression. Je suis dans cette situation parce qu'au début de cette affaire, j'avais donné mon accord pour participer. J'ai accepté leur proposition sans réfléchir aux conséquences », s'est-t-il justifié.
Arrivé peu après le début de l'audience, Blédé Dohora, avocat du prévenu, a eu, au cours de cette rencontre, maille à partir avec Dembélé Tahirou. De fait, le président du Tribunal a coupé net le conseil de Kotia Arnaud au motif que la question qu'il s'apprêtait à poser à (...) Lire La suite sur Linfodrome
Photo à titre d'illustration / Ouverture de l'audience de 83 pro-gbagbo, le 26 décembre 2014 au palais de justice d'Abidjan