Dimanche 19 mars 2017. Il est environ 20h. A Anékouadiokro, modeste bourg située à 32 km au sud d’Abengourou, sur l’axe Adzopé-Agnibilékrou, un bruit assourdissant déchire subitement le silence de la nuit. Et puis… plus rien.
Les villageois accourent pour être situé sur ce bruit peu ordinaire, non loin de leur localité. Ils découvrent qu’en réalité, un véhicule venait de plonger dans le fleuve Comoé, qui coule à quelques encablures de là. Et ce, depuis le pont érigé sur la voie. L’infortuné automobiliste trouve la mort dans le cours d’eau. Le drame n’est pas le premier du genre. De fait, depuis le courant de l’année 2013, le gouvernement ivoirien, à travers un soutien financier de l’Union européenne, a entrepris la réhabilitation du tronçon routier Pont sur la Comoé-Agnibilékrou, long de 87 kilomètres. L’ouvrage achevé, cette voie naguère cahoteuse est désormais l’une des plus belles du pays.
Mais le problème, c’est que lors de ces travaux de réhabilitation, le pont sur la Comoé, érigé bien avant l’indépendance, n’a pas été pris en compte. Après plusieurs décennies, ce pont désormais désuet et truffé de nids de poule est de plus dépourvu de garde-fous. Toute chose qui glace le sang des automobilistes et autres usagers, lorsqu’ils passent à cet endroit. Le dimanche 19 mars 2017, aux environs de 20h, Brika Gnahoua, un agent de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie), en poste à la direction régionale d’Abengourou, arrive à ce niveau.
Venant du côté d’Abidjan, il est à bord de son véhicule. Est-il alors surpris par les nombreux nids poule sur le pont ? Roulait-il à une vitesse excessive ? Difficile à dire. Toujours est-il que l’agent de la Cie perd le contrôle de son véhicule sur le pont. Il fait une sortie de route et s’engage ainsi, dans un vol plané. L’automobile chute bruyamment sur les rochers que le fleuve, avec la longue sécheresse, laisse entrevoir. L’infortuné conducteur, ensanglanté, est tué sur le coup....
Un agent de la Cie chute du pont avec son véhicule et se tue dans le fleuve Comoé