‘’Juste une chanson pour abolir le travail des enfants’’. C’est l’idée qu’a eue le journaliste Guy Consatnt Neza – directeur du programme Un chœur pour l’abolition du travail des enfants. Les arts et le spectacle sont le moyen pour véhiculer son message de sensibilisation sur les pires formes de travail des enfants et «mettre la question du travail des enfants au cœur de l’opinion».
Après avoir réussi le pari de rassembler (30 octobre 2012) autour d’un projet de production d’un single plusieurs artistes, hommes et femmes de media et organisations non gouvernementales, Guy Constant Neza et son équipe de l’Association Petit Kouakou [initiatrice du Programme Un chœur pour l’abolition du travail des enfants] prévoient une tournée en février 2014 pour permettre aux artistes d’aller au contact de la population et les autorités coutumières. En plus d’Abidjan, six villes de l’intérieur du pays seront visitées. «L’objectif n’est pas que de danser», a fait entendre Constant Neza qui a présenté début décembre le single de deux titres «interdit à la vente».
Mon enfant, est un texte écrit par le journaliste Serge Bilé et le chant composé par le musicien David Tayorault. Vingt (20) voix au timbre pour chacune singulière [Soul, Gospel, R&B, Rap, Reggae, Zouglou] caractérisent la chaleur qui est partagée [sur l’enregistrement] pour donner «le sourire» à l’enfant dont la place n’est pas dans la rue.
Tous volontaires, ils ont «décidé d’être porte-voix du projet», parce que, explique le chantre O’neil Mala, ils sont «convaincus que ce projet est noble».
Si le texte introductif de ‘’Mon enfant’’ est un témoignage de Akissi Delta, «victime» elle-même de la déscolarisation, l’actrice invite les parents à «les laisser [Ndlr ; enfants] aller à l’école». «L’enfant, soutient-elle, c’est l’avenir, c’est demain». D’une même voix, l’éducation est pour eux un maître-mot. Aussi s’élèvent-ils contre la présence des enfants dans la rue, disent ‘’Non’’ à la violence [coup de bâton] dont ils sont victimes et s’érigent contre leur enrôlement dans les guerres [Chair à canon, on dit : Non]. ‘’Oui’’, chantent-ils, à son épanouissement car «Mon enfant, tu vaux mieux que tout l’or du monde».
Mais, la responsabilité de tous est dégagée et le message plus engagé dans les voix de Sead, Jazz Pera et Nuelly sur le titre ‘’Petits travailleurs’’. Celles-ci se font larmoyantes (Reggae, Ragga), chatoyantes (Soul music) ou révoltées (Rap) sur Ziboté, la musique de Ernesto Djédjé. ‘’Petits travailleurs’’ retentit donc telle une charte pour l’abolition du travail des enfants.
«Je préfère voir un enfant avec un stylo. Plutôt qu’avec une kalache. Faire l’exploitation des enfants, c’est lâche. Il est temps que l’on sache que quelle que soit la situation, les enfants ont droit à l’éducation, leur place n’est pas dans les plantations…Ne faisons pas d’eux non plus des mendiants ou encore, des cireurs, des vendeurs de lotus ou de stupéfiants. ‘’Plus d’enfants’’ soldats. Plus d’enfants munis de machettes ou de daba. Plus de jeunes filles déscolarisées réduites aux travaux ménagers. La place de nos enfants, c’est à l’école, et nulle part ailleurs. « Que chacun joue son rôle pour une Côte d’Ivoire meilleure», chante Jazz Pera dans un tempo Rap(é).
Exit les fidèles percussions du Ziglibity et les cuivres propres à Ziboté, le compositeur Coulibaly Aboubacar (Dj Kalif) donne une coloration Reggae-Ragga-Hip hop à la musique de Djédjé. Mais, cette orientation, explique Guy Neza, est une idée du producteur du son.
«Revisiter Djédjé dans une version rap, reggae est une façon aussi de le remettre au goût du jour», indique Guy Neza qui entend «profiter de la large diffusion qu’aura la chanson – à cause du thème et de la campagne – pour rendre hommage à l’ancien (Ndlr ; Djédjé)».
Un chœur pour l’abolition du travail des enfants qui est disponible en vidéo, Mme Constance Thomas, Directrice du Programme international pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) du BIT a prévu faire un sous-titrage en Anglais et en portugais.
Un chœur pour l’abolition du travail des enfants: Bientôt une tournée dans 6 villes pour être au contact de la population et des autorités coutumières - Photo à titre d'illustration