Exécutant sa mission en plein couvre-feu par rapport à la maladie à coronavirus, un gendarme a été blessé par balle par un dozo, dans la nuit du mercredi 22 avril 2020 à Gagnoa. Interpellé et emmené devant les tribunaux, le dozo répondant au nom de Konaté Aboubary soutient avoir agi pour se défendre, car il n'avait pas connaissance que la victime était un corps habillé en patrouille sinon, il n'allait pas tirer sur lui.
Konaté Aboubary, un dozo c'est-à-dire un chasseur traditionnel de la région du nord a été embauché comme surveillant au quartier Barihio à Gagnoa, ville du centre-ouest de la Côte d'Ivoire. Dans son contrat, il était censé veiller sur les biens des habitants de la cité à savoir, les magasins, les véhicules, etc. Aussi, il devrait le faire même pour empêcher certains individus indélicats qui ont l'intention de profiter du moment pour accomplir leur sale besogne. Le jour de l'incident, le dozo a affirmé qu'il était dans le quartier en train de surveiller et il a constaté la présence de trois individus tous vêtus de noir et en cagoules. Les suspectant, il a automatiquement pointé son fusil calibre 12 et a tiré sur la première personne qui avançait dans sa direction.
Justifiant son acte, le dozo a soutenu que ces personnes ne se sont pas présentées à lui. « Je n'allais jamais tirer. Ils étaient en cagoule... La gendarmerie et nous, c'est comme nous travaillons ensemble. » a déclaré l'accusé, la main sur le coeur. À cette réponse qui frise l'ironie, le juge n'a pas manqué de lui demander si les gendarmes sont ses collègues. À cette question, l'accusé a déclaré qu'un dozo ne peut pas voir un gendarme et lui tirer dessus. Avant d'ajouter qu'il ne savait pas que l'Etat avait instauré le couvre-feu dans le cadre de la pandémie à coronavirus.
Interrogés à leur tour, les trois (3) gendarmes ont livré leur version des faits au juge. Selon leurs propos, ils n'étaient pas en cagoule comme l'indique l'accusé pour se défendre. Aussi, la victime a indiqué qu'il a fait la sommation de manière audible en disant : « Monsieur ! ne bougez pas. C'est la gendarmerie. (...) Malgré tout, il a ouvert le feu, a déclaré MDL Kouadio se constituant partie civile, la victime qui disposait d'un certificat médical de 60 jours et a réclamé la somme de 5 millions de francs cfa à titre de dommage et intérêts. », rapporte le journal ivoirien « Allo Police ».
Donnant le verdict final, le juge a condamné le dozo à trois mois de prison ferme. Aux dires du juge, l'accusé n'a pas de permis de port d'arme, il ne devrait pas se retrouver dehors à l'heure du couvre-feu et a aussi blessé le gendarme. Une sanction qui a surpris l'assemblée présente à cet effet, vu la gravité de l'acte posé par le chasseur traditionnel.
Un ''Dozo'' prend "3 mois de prison" après avoir tiré sur un gendarme en exercice - Photo à titre d'illustration