Un mandat d’arrêt international décerné contre Akossi Bendjo, ex-maire du Plateau

  • 06/07/2019
  • Source : APA
Un mandat d’arrêt international a été décerné contre Akossi Bendjo, ex-maire du Plateau, le Centre administratif et des Affaires d’Abidjan, condamné à 20 ans de prison et plus de 10 milliards Fcfa d’amende pour détournement de fonds publics, a dit vendredi à la presse le procureur de la République, Richard Adou.

« Le tribunal a décerné un mandat d’arrêt international » à la fin  de la session contre l’ex-maire du Plateau Noël Akossi Bendjo, a indiqué  le procureur de la République Christophe Richard Adou, lors d’une  conférence de presse à son Cabinet.

Il a  souligné que n’étant pas dans son pays, le parquet va envoyer une  commission rogatoire internationale,  dans la mesure où les autorités  judiciaires ivoiriennes ne peuvent pas aller au-delà de leurs  frontières, afin de permettre qu’ il soit arrêté en vertu de la  convention qui lie la Côte d’Ivoire à ce pays.

Cette  conférence de presse intervient après des « interrogations » des  populations qui évoquent « un caractère sévère de la peine, une amende  exorbitante aux relents politiques » et le fait que M. Akossi Bendjo  soit jugé en son absence et sans avocat pour défendre ses intérêts.

Le  procureur a expliqué que l’enquête a permis de découvrir que le maire  révoqué avait signé avec Négoce Communication (Negcom) un contrat en vue  du recouvrement des taxes de publicité et d’occupation du domaine  public, mais « les sommes recouvrées n’ont jamais été reversées dans les  caisses de la mairie ».

Concernant la peine,  il a noté que l’article 110 du code pénal indique que « lorsque la  valeur des choses obtenues au moyen des crimes et délits est égale ou  supérieure à 25 millions Fcfa, la peine est comprise entre 10 et 20  années ».

Il est reproché à M. Akossi Bendjo  d’avoir détourné plus de 5 milliards Fcfa. En outre, le procureur a dit  que l’actuel maire, Jacques Ehouo, député du Plateau, cité dans le cas  de cette procédure et inculpé, sera entendu quand l’Assemblée nationale  va lever son immunité pour pouvoir poursuivre les enquêtes le  concernant.

« Nous avons fait une disjonction  de procédure et un règlement partiel qui a permis donc de régler la  procédure en ce qui concerne l’ancien maire, et une fois que nous aurons  l’habilitation de la représentation nationale, nous aurons la  possibilité de poursuivre les enquêtes et les instructions en ce qui  concerne l’actuel maire », a-t-il poursuivi.

Le  procureur s’est par ailleurs prononcé sur les poursuites engagées  contre Valentin Kouassi Diby, président de la jeunesse urbaine du Parti  démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), relevant qu’ il a appelé au cours  d’un meeting le 23 juin 2019 « à un soulèvement des populations en cas  de non réforme de la Commission électorale indépendante  (CEI) ».

«  De tels propos, incitant les populations à se dresser les unes contre  les autres et contre les institutions,  sont dangereux pour l’ordre  public. Ce genre de propos qu’on tient sont à la base d’oppositions  inter-ethniques et des conflits intercommunautaires », a ajouté le  procureur.

 M. Richard Adou a appelé, de ce  faut, à « la modération, à la retenue et à la responsabilité »,  mentionnant que  « quand on est leader, au moment où on prend la parole,  il faut se souvenir que la Côte d’Ivoire revient de loin et que nous  n’avons pas le droit de la replonger vers certaines abîmes ».

AP/ls/APA