L'opposant camerounais Aboubakar Siddiki, président du Mouvement patriotique du salut camerounais, a été condamné à 25 ans de prison. Il a été reconnu coupable d'hostilité envers la patrie, d'activités révolutionnaires et d'outrage au président.
Un tribunal militaire camerounais a condamné, lundi 30 octobre, à vingt-cinq ans de prison, Aboubakar Siddiki, le président du Mouvement patriotique du salut camerounais, principale composante de l'opposition dans le nord du pays.
Aboubakar Siddiki a été reconnu coupable d'hostilité envers la patrie, d'activités révolutionnaires et d'outrage au président de la République, Paul Biya, au pouvoir depuis trente-cinq ans. "Nous allons faire appel de cette décision, qui ne nous semble pas du tout juste", a déclaré à Reuters son avocat Emmanuel Simh.
Des accusations graves relevant de la sécurité de l'État
Comme le rapporte le site de RFI, un notaire de Gaoura, maître Harissou a également été condamné à trois ans de prison ferme pour non-dénonciation, mais il a été acquitté pour complicité d’outrage au président de la République. Cet homme qui a déjà passé trois ans en détention, devra néanmoins recouvrer sa liberté dans les prochains jours.
"C’est donc l’épilogue de cette affaire, commencée il y a trois ans, avec des accusations graves relevant de la sécurité de l’État, de port illégal d’armes et d’assassinat. Une affaire au cours de laquelle les différentes audiences ont essayé de démontrer, sans véritablement y parvenir, une triangulaire mafieuse et du crime allant du Cameroun au Tchad en passant par la République centrafricaine", résume RFI.
Les deux provinces anglophones du nord du Cameroun sont secouées par des violences depuis plusieurs mois. Des affrontements entre forces de l'ordre et militants indépendantistes ont fait plusieurs dizaines de morts.
Avec Reuters
© Martin Van der Belen, AFP