La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française a adopté ce mercredi un rapport d'information sur la Côte d'Ivoire. Ce rapport a été présenté à l'ensemble des commissaires membres de cette institution. le but de cette mission d'information était de faire le point sur la situation dans le pays après l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara, en vue notamment, d'encourager et de mieux orienter les investisseurs français. Mais Sur le fond, le texte revient en détail sur la situation politique dans le pays.
« Le but de ce rapport est de lever les idées toutes faites sur la Côte d'Ivoire », indique Philippe Cochet, le président de la mission d'information sur la Côte d'Ivoire. Le document revient en détail sur les problèmes fonciers, sur l'économie du pays et notamment sur la tendance pour Abidjan à nouer des partenariats avec des interlocuteurs Chinois, Marocains et Nigerians. Ce rapport livre par ailleurs une observation détaillée de la vie politique ivoirienne.
Il est ainsi question des élections législatives de décembre dernier. Le rapport pointe du doigt, « l'échec des stratégies de rassemblement » au sein de l'opposition : « les résultats des législatives de décembre 2016 illustrent à quel point la stratégie d'Affi N'Guessan peine à rassembler l'électorat du FPI », lit-on dans ce rapport.
Les parlementaires français évoquent aussi le faible taux de participation à ce scrutin. « Son niveau particulièrement élevé dans les régions qui soutenaient traditionnellement Laurent Gbagbo suggère néanmoins que la consigne de boycott donnée par une partie des militants de l'opposition trouve un certain écho », lit-on aussi dans le rapport.
Mais les auteurs se refusent à tout commentaire : « Il appartient aux Ivoiriens, aux historiens et à la justice de se prononcer sur les responsabilités et les manquements des uns et des autres », disent-ils.
« Il n'appartient pas à votre rapporteur d'exposer les raisons qui ont conduit à cette situation qui pèse lourdement sur la vie politique de la Côte d'Ivoire et hypothèque le retour à un fonctionnement démocratique apaisé ». « Faut-il incriminer l'ancien président et les leaders du FPI de ne pas accepter l'issue de la crise de 2010 ou bien les dirigeants actuels et la communauté internationale? », s'interrogent les auteurs du rapport. « Cela conduirait à analyser en détail une longue crise, qui a commencé en réalité avec la disparition du président Houphouët Boigny et a connu de nombreux et tragiques rebondissements. il appartient aux Ivoiriens, aux historiens et à la justice de se prononcer sur les responsabilités et les manquements des uns et des autres », précisent-ils...
Philippe Cochet, président de la mission, présente le rapport sur la Côte d'Ivoire à l'Assemblée nationale française, le 15 février 2017. © Capture d'écran/Assemblée nationale