Les États de l’Afrique de l’Ouest se sont donné rendez-vous les 26 et 27 janvier en Côte d’Ivoire pour discuter de leurs projets communs liés à l’énergie lors d’un sommet sur la coopération régionale. Une opportunité pour débattre des possibilités de collaboration entre les pays afin d’atteindre les objectifs énergétiques de chacun.
Près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité en Afrique. Un défi majeur pour le continent qui a emmené les experts ouest-africains à une réflexion sur les types d’investissements dans le secteur énergétique et surtout à envisager les projets transfrontaliers possibles. Une opportunité de partager les expériences, selon Valeria Arrufo, directrice Afrique de l’Ouest d’Energynet. « La sous-région souffre d’un déficit énergétique, mais c’est aussi vrai que la sous-région a un énorme potentiel en matière de ressources naturelles », dit-elle. « Du coup notre objectif est de pouvoir promouvoir la coopération sous-régionale afin de garantir l’augmentation de l’accès à l’énergie. »
Faciliter le commerce et l'échange d'énergie entre les États
L’accès à l’énergie reste une des grandes batailles des pays présents. Ces derniers espèrent l’évolution de mécanismes facilitant le commerce et l’échange d’énergie entre les États. La Côte d’Ivoire qui entretient déjà des rapports dans ce sens avec ses voisins veut justement se positionner en tant que pôle énergétique régional selon son ministre du Pétrole et de l’Energie Thierry Tanoh. « La Côte d’Ivoire a fait d’importantes avancées en matière d’accès à l’énergie de nos populations. Nous allons dans les années à venir poursuivre et intensifier nos efforts dans ce domaine tout en accroissant la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique. Notre ambition est de faire de notre pays le premier marché énergétique d’Afrique subsaharienne à l’horizon 2030 », annonce le ministre.
Leadership efficace
À l’instar de l’Afrique du Sud, le Maroc illustre les avantages d’une bonne gestion des projets de production d’électricité indépendante et démontre un leadership efficace en accord avec les organisations multilatérales et le secteur privé ; un exemple donc pour les pays de la sous-région. Abdel Malek Kettani, ambassadeur du royaume chérifien en Côte d’Ivoire : « Nous avons développé des énergies renouvelables qui aujourd’hui représentent 15 à 20 pour cent du mix énergétique marocain et qui pourront atteindre 52 pour cent du mix énergétique en 2030. Non seulement nous serons très en avance par rapport aux engagements de la COP21 et la COP22, mais aussi au niveau économique nous serons de moins en moins dépendants des énergies fossiles. »
Selon les experts, les ressources énergétiques sont disponibles pour l’ensemble des pays de la région. Mais avec un taux d’électrification de 42 %, l’Afrique détient le taux le plus faible parmi les régions en développement.
Par Isidore Kouadio
Un sommet régional de coopération en matière d'énergie