Une délégation du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) est au Ghana et au Togo pour parler essentiellement du retour des réfugiés de la crise postélectorale, a appris APA dimanche de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.
"On vient d'envoyer une délégation au Ghana et au Togo pour rencontrer les réfugiés et parler essentiellement de leur retour", a déclaré le Président du FPI, Pascal Affi N'guessan qui s'exprimait sur les antennes de la radio des Nations Unies en Côte d'Ivoire, "ONUCI FM".
M. Affi N'guessan avait exprimé le mercredi dernier à l'issue d'une rencontre avec une délégation du gouvernement, la volonté de son parti, d'envoyer une mission au Ghana et au Togo pour discuter du retour des réfugiés de la crise postélectorale.
Plus des deux tiers des quelque 300.000 réfugiés ivoiriens sont rentrés au pays depuis leur départ début 2011 pour fuir le conflit postélectoral qui embrasé la Côte d'Ivoire.
Selon les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) qui datent de septembre dernier, quelque 80.000 d'entre eux vivent encore dans des camps, très majoritairement au Liberia (58.000 réfugiés) et au Ghana (8.500), ainsi qu'en Guinée, au Togo, ou encore au Mali.
Plus de 220.000 réfugiés sont rentrés en Côte d'Ivoire depuis 2011, dont 45.000 via le HCR, le reste l'ayant fait spontanément. Les retours se font depuis des mois à un rythme régulier. Dans son message de nouvel an, le Président Alassane Ouattara, a lancé un appel aux exilés à rentrer au bercail, promettant d'intensifier les actions pour cette opération.
Répondant à cet appel du Chef de l'Etat ivoirien, l'ancien Directeur général du Port autonome d'Abidjan, Marcel Gossio est rentré vendredi à Abidjan après plus de deux ans d'exil au Maroc. Il dit être revenu au pays pour participer à la "réconciliation nationale" dans un contexte de "paysage politique apaisé".
D'autres cadres très proches de l'ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, sont également attendus à Abidjan dans les prochains jours. M. Gbagbo est lui-même détenu à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) depuis fin novembre 2011.
Il est poursuivi de crimes contre l'humanité pendant cette période de crise, née de son refus à reconnaitre la victoire de son adversaire Alassane Ouattara, à la suite de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Cette crise a fait au moins 3000 morts de décembre 2010 à avril 2011.
Une délégation du FPI au Ghana et au Togo pour discuter du retour des réfugiés. - Photo à titre d'illustration