En vue de défendre la cause des agents de la sécurité privée en Côte d’Ivoire, Jéromi Kouassi Yao et Giscard Rabet, deux responsables syndicaux du secteur, ont décidé de créer une fédération des organisations professionnelles de la sécurité privée.
Cette faîtière des organisations professionnelles de la sécurité privée, dont les statuts sont en cours, vise à dénoncer les « abus » des patrons vis-à-vis des employés, a indiqué à la presse, fin novembre 2019, M. Giscard Assalé Rabet, un ancien responsable syndical d’une société de sécurité privée.
M. Rabet, secrétaire général d’un syndicat d’une société de sécurité privée, aujourd’hui déflaté, avoue ne plus avoir envie de reprendre le métier de sécurité. Avec son expérience syndicale et celle de président du collectif du personnel, il compte les capitaliser au sein de cette faîtière.
Quant à M. Jéromi Kouassi Yao, agent patrouilleur à Puissance 6 (SIS-P6), une entreprise de sécurité privée, il compte apporter davantage de pertinence au combat syndical des agents de sécurité. Ce dernier se retrouve actuellement dans une bataille juridique, entre licenciement et intégration. Et ce, à la suite d’une interview à la RTI (TV nationale) « sans autorisation sur un site gardé par SIS-P6», son employeur.
L’entreprise lui reproche notamment qu’au travers d’un reportage diffusé sur la RTI et traitant des conditions de travail des agents de sécurité, il est apparu à l’écran des agents de SIS-P6. En civil, M. Yao s’affichait serrant la main des agents laissant supposer son appartenance à SIS-P6.
De ce fait, la société a engagé auprès de la direction de travail une demande d’autorisation de licencier. Car, en sa qualité de travailleur protégé, M. Jéromi Yao ne peut être licencié qu’après un avis favorable de l’inspection du travail dont la décision est jusque-là attendue.
Responsable syndical, Jéromi Kouassi Yao est le président de la centrale professionnelle de la sécurité en Côte d’Ivoire (CPS-CI). Avec M. Rabet, un professionnel roué aux arcanes des activités syndicales, ceux-ci veulent promouvoir le secteur à travers une nouvelle organisation syndicale.
Sous « mise à pied provisoire » M. Jéromi Yao estime que le fait que «la procédure (de licenciement) soit engagée, cela constitue un abus pour l’activité syndicale parce que le Code du travail nous autorise à exercer notre travail librement sans aucune autorisation de notre employeur ».
Interrogé par APA, le directeur général de SIS-P6, Aujas Philippe, a indiqué que « pour l’instant il (Jéromi Kouassi) est suspendu », assurant suivre les procédures légales et attend le retour de l’inspection du travail. Selon la direction de l’entreprise « c’est un problème d’atteinte d’image » et « une perte de confiance ».
Pour M. Rabet, il faut « assainir ce corps de métier parce qu’il emploie des jeunes Ivoiriens et Africains» afin que « cessent les abus des employeurs ». En outre, « ce n’est pas normal que dans ce 21è siècle, les agents de sécurité soient payés en dessous de 100 000 Fcfa par mois » alors que des «contrats juteux sont signés avec des entreprises ».
« Notre objectif, c’est de pouvoir lutter contre ces abus des chefs d’entreprises qui s’adonnent à licencier des gens qui sont prêts à lutter pour les intérêts de l’ensemble des travailleurs de ce corps de métier », a-t-il déclaré.
AP/ls/APA
Une faîtière des organisations syndicales de sécurité privée annoncée en Côte d'Ivoire