Une militante du PDCI écrit à Henri Konan Bédié

  • 07/04/2015
  • Source : Lebabi.net
Une militante du PDCI-Rda a écrit une lettre à son président afin de lui faire part de ses inquiétudes et de celles de "ses frères"

 Je m’excuse grand frère si je t’agace, seulement quelques heures après Paquinou. Etant de la tribu, je sais ce que supposent ces mémorables retrouvailles. Bien que le gibier soit momentanément rayé du menu, Paquinou ne perdra jamais son lustre et cela a dû être le cas lors de l’édition de cette année 2015.

Sur la place publique, en devisant sur l’avenir aux fins du développement des personnes, de nos régions et de nos exploitations spéculatives diverses, les gorgées de bandji frais, cadencent les séquences d’exposés. Après cette étape de réflexion, suivent les mets confectionnés par l’expertise culinaire locale aussi variée qu’excellente.

Naturellement, les réjouissances populaires aux rythmes du folklore du terroir viennent couronner cette classique baoulé bien enlevée. Toute cette débauche d’énergies festives exige un repos.

 
Grand Frère
 
Malheureusement, vu l’urgence incompressible, je suis obligée de te faire part de l’inquiétude de toute la grande famille du PDCI-RDA relativement à ton long silence, suite à la lettre ouverte que je t’ai adressée il y a de cela quelques semaines. Cette lettre a lien avec les supposés milliards que tu aurais perçus en tentant de vendre la maison du père à Alassane Ouattara. Ce spontané petit frère que tu aurais créé si Dieu ne l’eût fait avant toi !
 
Les indiscrétions du RDR
 
Parmi tous les frères et les sœurs de ta nouvelle famille RDR, il y a une catégorie très indiscrète qui n’arrête pas de parler de ce deal, même, dans les lieux publics. C’est pourquoi le Doyen Camille Aliali et ses frères et sœurs que sont : Noël Nemin, Ossey Gnansou Denis, Cheikna Sylla, Dikébié Joséphine, Nicolas Kouassi Akon ; toute la famille, y compris notre mère, m’a envoyée te porter la présente lettre ouverte de relance.
 
‘’Oui ou Non’’ as-tu mangé l’argent de Ouattara ?
 
Ses frères, sœurs et enfants disent partout, et l’écho parvient à nous-ta famille biologique PDCI-RDA- que dans ta tentative de vendre (appel de Daoukro) la maison du père à Ouattara et même qu’à la présidentielle de 2010, ton report de nos voix en sa faveur aurait été vendu. Tu aurais perçu des milliards de francs à cet effet. Oui ou non grand frère, as-tu fait cette honteuse transaction avec Ado et qu’as-tu fait de cet argent ? On m’envoie te le demander !
 
Les inquiétudes du PDCI-RDA
 
Les inquiétudes de ta famille enflent. Et ce d’autant qu’il nous parvient, de façon récurrente, que tes bons petits que l’élégance fait appeler sangsues ou ténias, mais qui sous d’autres cieux seraient vus comme des fous du roi : Kouakou Abonouan Empirus et Zié Daouda Coulibaly confirmeraient ce fait en certains endroits secrets d’Abidjan.

Tu sais bien que tes petits troubadours-là, en plus de vouloir jouer avec la sacralité de la Royauté Akan, parlent comme la diarrhée. Ils seraient allés jusqu’à dire, devant témoins, que l’appel de Daoukro, quoi qu’il soit une vilaine vanité utopique, a ceci de bénéfique qu’il inonde d’illusions Ouattara et les siens. En même temps, il offre à leurs deux personnes, une traite bien viandée. Dès lors, ils auraient décidé d’en profiter au maximum.

D’où leurs excitations à réunir des prétendus chefs ou des gueux (affublés de pagnes traditionnels baoulés) à la recherche de pitance pour assouvir leurs panses colériquement affamés. Et dans le même filon, à faire faire à ces supposés chefs le chœur de l’appel de Daoukro.

Ils iraient plus loin pour affirmer que tu aimes trop l’argent. Ton épouse et tes beaux parents Koizan n’auraient pas échappé à cette dénonciation. Ils auraient poursuivi en disant que ton couple n’arrêterait pas d’extorquer de l’argent aux ministres PDCI et aux différents PCA et DG. Ceux-ci sursauteraient d’agacement, chaque fois qu’ils voient vos numéros s’afficher sur l’écran de leurs téléphones portables !
 
Les préoccupations de ta famille PDCI-RDA
 
Longtemps avant de mourir le 7 décembre 1993, notre père t’a choisi pour lui succéder, aussi bien, à la tête de la famille qu’à celle du village dès l’instant où Dieu le rappelle à lui. Toute la famille, y compris, Gbagbo Laurent et ses frères et sœurs qui combattaient le vieux pour lui arracher le village, se sont pris de compassion et ensemble avec eux, nous avons fait bloc autour de toi et au reste de la famille pour organiser les funérailles afin d’offrir, dans le recueillement et dans la prière, honneur et gloire au vieux, dans son dernier voyage.

Mais contre toute attente, Alassane Ouattara, fraichement introduit comme membre de la famille, seul lui, a enjambé le corps fumant du vieux pour tout te disputer. Il désobéit par ce fait, à la dernière volonté du vieux. Il viola sa mémoire et renia toutes ses valeurs et convenances sociales.

Dès lors, Ouattara ouvra ainsi grandes les portes de notre paisible et prospère village au diable. Tu as toi-même décrit ô combien éloquemment le personnage Ouattara dans ton livre « Les chemins de ma vie ». D’où vient-il que tu te sois aplati à ce point pour vendre ton âme à cet homme ? La famille (grâce à Essy Amara, Charles Konan Banny, KKB, Kabran Brou Jérôme et bien d’autres qui sont toujours avec toi par pure empathie) a déjà levé des fonds.

Elle veut que tu me dises à quelle hauteur se monte le prix de ton aliénation, afin qu’elle le paie pour te délivrer ainsi que la maison familiale et nos biens. Aussi, fera-t-on le deuil de ton appel de Daoukro qui cause tant de tort à la mémoire de notre Père Fondateur. La famille a hâte de se défaire de cette dette afin de revêtir de sa bannière, l’un de ses enfants pour la reconquête de son pouvoir perdu.
 
Fait à Abidjan, le lundi 6 avril 2015.
 
Bécan Tiékpa Alice-Rosine