La nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) porte en son sein les germes d’une autre crise, estime l’Organisation non gouvernementale (ONG) Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH) dans un communiqué, transmis, dimanche, à APA.
Selon les termes du communiqué signé par le président de l'APDH, Eric-Aimé Sémien, la composition de la CEI, tant au niveau de la commission centrale que des commissions régionales, (…) fait la part belle aux acteurs politiques, toutes tendances confondues, contrairement aux dispositions de la Charte africaine sur la Démocratie.
M. Sémien rappelle que cette Charte dispose en ses articles 17.1 et 22 que « les Etats s'engagent à mettre en place des commissions indépendantes et impartiales ».
Pour l'APDH qui a saisi la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples contre l'Etat de Côte d'Ivoire, cette CEI n'est pas impartiale et donc « porte en son sein les germes » d'une autre crise au cours des prochaines joutes électorales de 2015.
Selon Eric-Aimé Sémien « on n'a pas encore tiré les leçons des violences passées autour des questions électorales et dues en bonne partie à la politisation de la CEI».
«(…) La CEI ne sert pas à faire gagner ou perdre des Elections, mais constitue plutôt un gage de transparence et de fiabilité des élections, et devrait par conséquent être animée en majorité par des acteurs qui n'ont pas d'intérêts politiques», soutient-t-il.
En conséquence, l'APDH requiert qu'il soit demandé à l'Etat de Côte d'Ivoire de réviser « cette loi et de la mettre en conformité » avec ses engagements internationaux.
En saisissant la Cour africaine, l'organisation de défense des droits de l'homme vise à faire constater par la Cour la « non-conformité » de cette « loi avec les dispositions de la Charte africaine sur la Démocratie, les Elections et la Gouvernance, normalement ratifiée par la Côte d'Ivoire depuis le 16 Octobre 2013 ».
La nouvelle CEI, adoptée le lundi 28 mai par le parlement, passe de 31 à 17 membres dont un représentant du Président de la République, quatre pour les partis au pouvoir, quatre pour les partis de l'opposition, quatre pour la société civile et quatre représentants de l'administration.
Quinze membres sur dix sept de la Commission centrale de cette CEI, ont été nommés la semaine dernière par le Président Alassane Ouattara.
HS/ls/APA
Youssouf Bakayoko, président de la CEI