Abidjan - L’Union nationale des locataires de Côte d’Ivoire (Unaloci) demande aux pouvoirs publics ivoiriens, notamment au Ministère de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Assainissement ainsi qu’aux parlementaires d’"ouvrir les yeux sur l’anarchie" qui règne en matière de location de maison, expliquant que la cherté des loyers et les cautions élevées sont des réalités qui contribuent à la multiplication des quartiers précaires.
Lors d’une conférence de presse, samedi, à Abidjan, les responsables de l’Unaloci ont exprimé leurs inquiétudes face à la revalorisation des salaires annoncée par le gouvernement. "Une augmentation de salaire est toujours une bonne chose, pour atténuer les souffrances. Mais une revalorisation des salaires ne serait-elle pas noyée dans l’inflation galopante sur les prix des marchandises en général, et sur les loyers en particulier?", s’est interrogé le président de cette union, Sanogo Yaya.
"Pour permettre aux travailleurs de jouir durablement de cette hausse des salaires promise, l’Unaloci demande à l’Etat de prendre d’abord des mesures rigoureuses contre les pratiques inflationnistes qui minent sans cesse les différents secteurs dont celui des logements", a-t-il plaidé.
Selon lui, l’’Etat qui a le devoir de réguler et de promouvoir une justice équitable entre les parties au contrat de bail, devra arrêter de fermer les yeux sur la "montée à double vitesse du prix du loyer", qui ne cesse de contraindre les moins nantis à s’installer dans des bidonvilles.
Pour organiser le secteur du loyer, l’Unaloci propose, entre autres solutions, que la caution et l’avance du loyer soient limitées à trois mois, c’est-à-dire, deux mois pour la caution et un mois pour l’avance, la fin des expulsions forcées en Côte d’Ivoire, en mettant en place une procédure qui préserve l’honneur et la dignité du locataire, l’instauration de l’obtention préalable d’un permis locatif pour tout bailleur et un document qui précisera les conditions de fixation et de révision des loyers.
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Une organisation de locataires souhaite l’implication des pouvoirs publics dans la fixation des loyers - Photo à titre d'illustration