Hélène Carrier, résidente du Bic, est une des «héroïnes» malgré elle d’une série télévisée «Quand l’amour rend aveugle», qui met en scène des récits réels de Québécois qui ont vécu des histoires d’amour cauchemardesques.
Croyant avoir trouvé l’amour en la personne de Carlos, un bel homme d’affaires brésilien, Hélène Carrier met le doigt dans une machine infernale prenant racine en Côte d’Ivoire. Comme un avertissement, celle qui a élu domicile à Rivière Hâtée depuis 15 ans, a publié un livre coup de poing rendant compte de son cauchemar, un roman-vérité, «Carlo$ l’arnaqueur».
À l’occasion de la présentation de son livre, elle a fait part de son histoire à TC Media.
Alors que Mme Carrier est veuve depuis deux ans, celle-ci fait en 2010 la connaissance par internet de Carlos, un Brésilien résidant en Afrique, en Côte d’Ivoire, un soi-disant homme d’affaires travaillant dans l’import-export de voitures de luxe. Lui promettant monts et merveilles dans un bluff toujours plus convaincant, Hélène Carrier finit par lui donner en quelques mois 56 000$ par mandats de la Western Union et autres factures.
Des fausses factures pour un montant de 56 000$
Mme Carrier a conservé scrupuleusement toutes ses factures : «J’ai payé un premier 2 000$ pour un soi-disant frais inattendu à la douane alors que j’avais accepté de l’aider à acheminer des voitures de luxe. J’ai payé ses soi-disant frais d’hôpitaux alors qu’il avait fait une crise cardiaque sur le chemin de l’aéroport pour venir me voir, une succession de choses comme ça. Ces gens-là possèdent un réseau dont on n’a pas idée. Tous les gens avec qui j’ai été en contact ont des téléphones, tous ont une adresse existante. J’ai pourtant fait des vérifications.»
Une fois sortie de cet engrenage, Mme Carrier s’est rendue aux bureaux de la Gendarmerie Royale du Canada à Ottawa pour leur expliquer son histoire: «Ils m’ont gentiment écoutée puis ils m’ont dit: Madame, on ne peut rien faire pour vous.»
Mme Carrier jette le doute sur le fonctionnement de Western Union, se demandant s’il n’aurait pas été possible de procéder à davantage de vérifications au moment notamment du retrait d’argent, en Côte d’Ivoire.
Cela peut arriver à tout le monde
Mme Carrier a un message à faire passer: «Cela peut arriver à tout le monde», prévient celle qui, avant de vivre cette histoire «machiavélique» comme elle la décrit, pensait que tomber dans un tel piège ne se pouvait simplement pas. «C’est mon premier et dernier livre. Je souhaite seulement que d’autres ne tombent pas dans cet engrenage».
«Penser qu’on aurait dû voir venir, que c’était tellement gros qu’une lumière rouge aurait dû s’allumer dans notre esprit, oubliez ça, je n’ai rien vu venir», explique celle qui a été à la tête d’une chambre de commerce à Montréal pendant 15 ans.
«Ils s’attaquent à la vulnérabilité d’une personne en passant son cœur au tordeur». C’est très inquiétant, car ce genre d’arnaques se multiplie, surtout aujourd’hui avec les réseaux sociaux, explique Mme Carrier, et cela arrive aux femmes comme aux hommes. «Les victimes de ces fraudes sont souvent silencieuses par crainte d’être jugées…»
Une Québécoise arnaquée de 56000$ fait l’objet d’une série télévisée