Abidjan, (AIP)-Universitaires et chercheurs des universités Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké et Félix Houphouët-Boigny (UFHB) de Cocody d'Abidjan, ainsi que des experts et spécialistes de la ville et de l'aménagement du territoire réfléchissent, depuis ce lundi, à Abidjan, capitale économique du pays, et symbole du miracle économique ivoirien des années 70, à la problématique de la violence en zone urbaine, en vue de proposer des réponses efficientes à même de la combattre avec efficacité.
Ce programme, intitulé " Villes sûres et inclusives", engloberait, selon ses initiateurs, le projet "Violence criminelle et défis pour la gouvernance locale des villes en Côte d’Ivoire", et a l'ambition de contribuer à juguler la violence criminelle au sein des cités ivoiriennes, en renseignant et accompagnant au mieux la réforme du secteur de la sécurité en cours, grâce à l’exploitation des résultats des travaux. Ceux-ci devant servir notamment à enrichir la documentation, par la production de données utiles à la définition de nouvelles politiques de lutte contre la violence criminelle en milieu urbain.
"Nous ne voulons plus être des universités qui permettent de gravir les échelons, de faire des recherches sans que les résultats de ces recherches ne servent à la Nation...Nous comptons potentialiser les résultats de nos recherches, en aidant le gouvernement, les collectivités locales, la société civile et autres à faire de nos villes des lieux, où un homme de 70 ans peut marcher tard dans les rues sans être brutalisé, où une femme peut se promener seule sans craindre d’être violée", a déclaré le coordonnateur scientifique de ce colloque, le socio-anthropologue Francis Akindès.
Présidant la cérémonie, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Cissé Bacongo a encouragé les universitaires et chercheurs à "se rendre plus utiles à la Nation, par la qualité des résultats de leurs recherches", et a félicité l’équipe pluridisciplinaire du Pr. Akindès pour la pertinence du choix du thème de ces réflexions sur la problématique de l’insécurité urbaine, "d'un intérêt capital pour le gouvernement ivoirien", a-t-il assuré.
L’ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, Mme Chantal de Varennes, a pour sa part indiqué la disponibilité de son gouvernement à appuyer son homologue ivoirien, par le truchement de l’équipe du Pr. Akindès.
Le directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité intérieure, Bamba Cheick Daniel, a fait savoir que ce colloque arrive à point nommé, et rassure ses initiateurs que son département s'engage à tout mettre en œuvre pour assurer l'exploitation efficiente des conclusions et recommandations qui en résulteront.
Portée par la chaire Unesco de Bioéthique de L’UAO(ex-Université de Bouaké), cette recherche sera réalisée à l'échelle des villes de Duékoué, Bouaké et Abidjan (Abobo), trois métropoles ivoiriennes à fortes poussées migratoires. Il sera financée conjointement par le CRDI, le centre canadien de recherche pour le développement international ainsi que l'agence pour le développement international (DFI) du Royaume-Uni, sur une période de trois ans, à hauteur de 249 350 000 F CFA(=498 700 dollars canadiens), annonce-t-on.
Le projet " Violence criminelle et défis pour la gouvernance locale des villes en Côte d’Ivoire" est un projet pluridisciplinaire portant sur les mutations de la violence urbaine, de nature criminelle, qui accompagne l’évolution sociopolitique de la Côte d’Ivoire, depuis les années 90, et qui s'appuie sur l’expérience de ces trois villes ivoiriennes, de taille différente précitées.
Celui-ci explore et diagnostique ces mutations, à travers un protocole d'investigation sur les modes d’expression, les acteurs et les victimes de cette violence ainsi que les formes de résilience, en vue d'identifier et comprendre les défis qu’elle expose à la gouvernance des cités urbaines, souligne-t-on.
(Aip)
Universitaires et chercheurs ivoiriens explorent la violence urbaine - Photo à titre d'illustration