Une pluie, d’une durée de trente minutes, a donné du fil à retordre aux populations abidjanaises, samedi dernier.
Les habitants du quartier Toit rouge sont passés par toutes les émotions, samedi dernier. La joie de revoir la pluie après plusieurs jours ensoleillés a laissé place au dégoût. Et pour cause, l’eau de ruissellement, montée à environ un mètre et mêlée aux eaux de canalisation a envahi les domiciles.
Dans les environs du 19ème arrondissement et du carrefour Gnawa, le constat était amer. Les eaux usées passent par toutes les issues pour s’introduire dans les maisons et le niveau augmente au fur et à mesure que la pluie continue.
Impuissants, les résidents regardent leurs maisons inondées tout en priant pour que cette pluie inopinée cesse. Une odeur puante se fait sentir. Celle des excréments humains et autres immondices qui atteignent désormais les genoux.
Les plus prudents se sont dépêchés de couper l’électricité au risque de se faire électrocuter. Cette scène désormais habituelle donne à nouveau des regrets à certains habitants. « Les eaux usées passent par la douche, le WC.
Ce n’est plus de l’eau mais des excréments humains qui sont dans ma maison. Si j’ai l’argent, j’irai habiter un immeuble. Je ne peux plus rester dans ce quartier. », se plaint Clémentine N’goran. Après trente minutes, la pluie cesse, les habitants sortent pour constater les dégâts. Parents et enfants sont obligés de revoir leurs programmes. Car mis à rude épreuve pour redonner fière allure à la maison. «Je m’apprêtais à sortir.
Mais avec ma maison inondée, je dois faire le ménage », laisse entendre Mireille Aka. « Yako », se lancent des voisines pour se remonter le moral. Des sourires se lisent sur des visages pour voiler la frustration. Ironie du sort, le soleil choisit ce moment pour briller de tout son éclat. Du côté de la caserne des sapeurs-pompiers, la voie menant à la poste est impraticable. La montée des eaux dissuade tout automobiliste.
La colère passée, les habitants du quartier Toit rouge s’interrogent sur leur sort si une pluie dure toute une journée. La même scène de calvaire a été vécue par les populations de Yopougon Songon et d’Abobo avec des fortunes diverses.
Cyrille NAHIN
Photo d'archive à titre d'illustration