« Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, la vaccination est la stratégie adéquate. Le vaccin est disponible et gratuit, acceptons de nous faire vacciner, car cela sauve la vie », a déclaré Dr. Yapi de l’Institut National de l’Hygiène Publique (INHP). C’était lors de la conférence de presse conjointement organisée par l’International Treatment Preparedness Coalition-West Africa (ITPC-WA), l’ONUSIDA et leurs partenaires techniques, le jeudi 20 octobre 2022 à Cocody, dans le cadre du ‘’projet de réduction de l’impact du Covid-19 dans le district autonome d’Abidjan’’.
Dr. Yapi a invité, ce jeudi, la population ivoirienne en générale et celle de la Riviera 2 et du village d’Anono à adhérer massivement à la campagne de vaccination lancée par le gouvernement ivoirien, dans le cadre de la riposte contre la pandémie de la maladie à Coronavirus.
« Le vaccin est la meilleure stratégie de lutte contre toute affection quelconque. Aujourd’hui il y a des postes de vaccination pratiquement sur toute l’étendue du territoire national, toutes les antennes de l’Institut d’Hygiène, les districts sanitaires surtout ceux au niveau d’Abidjan qui vaccinent au quotidien. Dans les quartiers vous pouvez trouver des postes de vaccination avancés qui sont proches de vous? pour une meilleure prise en charge » a relevé le représentant de l’INHP.
Réunis sur l’esplanade de la chefferie du village d’Anono, certains riverains de ces deux localités ont profité de ce programme pour effectivement faire leur vaccin. Ainsi, ce sont 326 personnes qui ont été sensibilisées et 139 vaccinées en cette journée.
Initié et mis en œuvre par ITPC-WA, ce projet qui s’est étendu sur la période avril-septembre 2022, vise à aider le gouvernement ivoirien dans sa politique nationale de lutte contre la pandémie de la maladie à coronavirus.
Financé par ONUSIDA GENEVE, il met l’accent d’une part sur la sensibilisation des populations en général les PVVIH et populations clés en particulier à l’utilisation des moyens de prévention contre la Covid-19. D’autre part, il permet d’observer l’appropriation et le respect des mesures barrières par les populations du district d’Abidjan à travers ces 10 communes.
En effet, face au non-respect des mesures barrières indiquées par le gouvernement et le faible taux de vaccination contre la Covid-19 constatés ces derniers mois, les résultats qui découlent de ce projet viennent apporter aux autorités sanitaires du pays, une réponse communautaire adaptée à la réduction de l’impact du Covid-19 dans les dix districts sanitaires d’Abidjan, en faveur des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des populations clés.
Pour rappel, le gouvernement ivoirien, a introduit en Côte d’Ivoire, le premier vaccin contre la Covid-19, le 1er mars 2021 et jusqu’au 13 décembre 2021, seulement 5,3% de la population ivoirienne avait été entièrement vaccinée.
Selon M. Van Renterghem, le directeur ONUSIDA Côte d’Ivoire, le faible taux de vaccination contre la Covid-19 s’expliquerait par la peur, la méfiance et la psychose autour du vaccin contre la Covid-19 dues aux informations erronées vulgarisées par l’avènement des réseaux sociaux.
Il a par ailleurs regretté le fait que la Côte d’Ivoire fasse partie des pays où la Covid-19 a entrainé une baisse de l’accès aux services de dépistage et de prévention du VIH.
C’est donc, fort de l’expérience acquise dans la lutte contre le VIH Sida que l’ONUSIDA a décidé de s’associer à l’International Treatment Prepardness Coalition-West Africa (ITPC-WA) et l’ensemble de ses partenaires techniques pour aider à améliorer la prise en charge des populations vénérables face à ces deux pandémies.
« Je voudrais attirer votre attention sur le fait que dans la réponse à la Covid-19? on peut s’adosser sur les leçons apprises de la réponse au VIH. C’est ce que l’ONUSIDA a voulu mettre en valeur, en appui à la réponse Covid-19, nos capacités et nos expériences de la lutte contre le Sida », a révélé.
Il finira par inviter l’ensemble des parties impliquées dans le projet à tout mettre en œuvre pour accroitre la sensibilisation de proximité.
« On sait que dans tous les problèmes de santé publique, les populations les plus vulnérables, les plus démunies, les plus à risque sont souvent ceux qui ont moins accès aux services de santé, d’où le besoin d’augmenter la sensibilisation de proximité ».
A sa suite, M. Alain Manouan, le premier responsable de ITPC-WA, a démontré qu’une telle sensibilisation permettra une large diffusion des messages à porter à la population du fait de la proximité et du caractère communautaire de la démarche.
Selon lui, pour mieux toucher les populations clés, il est nécessaire voire indispensable de communiquer avec elles dans le même patois.
« Si vous voulez vous faire comprendre, quel que soit l’intervention que vous menez, il faut pouvoir parler la langue d’expression que votre interlocuteur comprend. Si vous ne connaissez pas parfaitement votre interlocuteur, vous ne connaissez pas ses besoins, vous ne pourrez pas atteindre votre objectif ».
Pour M. Alain Manouan, Il faut désormais traduire les informations en langues locales pour être au cœur des populations.
« Le gouvernement définit des messages, il est de notre devoir en tant qu’acteurs de la société civile, en tant que représentant de la société civile, en tant qu’agent communautaire de traduire ces messages dans un langage simple et facilement compréhensible pour nos interlocuteurs. Le premier travail que nous devons faire, c’est de savoir à qui nous avons affaire » dira-t-il tout en précisant que la Côte d’Ivoire, ce sont 63 langues locales qui méritent d’être toutes explorées.
M. Lohe Christian représentant du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle a quant à lui, salué cette initiative qui concoure assurément à bouter hors des frontières ivoiriennes cette pandémie qui n’a fait que trop durer. Il a néanmoins encouragé les différents acteurs engagés dans ce projet à continuer jusqu’à ce que la Côte d’Ivoire ait raison de cette maladie.
« C’est vrai que des résultats probants sont enregistrés, mais nous n’avons pas encore gagné la bataille contre cette pandémie. Nous devons restés mobilisés, faire preuve de discipline, de civisme et toujours continuer à nous engager dans la lutte contre la Covid-19 ».
Il faut noter qu’au cours des 6 mois qu’a duré le ‘’projet de réduction de l’impact du Covid-19 dans le district autonome d’Abidjan’’, plus de 18000 personnes ont été sensibilisées dont 7000 issues des populations clés et 4607 personnes issues des PVVIH et les communautés ont pu convaincre environ 3000 personnes à se faire vacciner contre la covid-19.
Varol
Vaccination contre la Covid-19 : la sensibilisation de proximité comme solution pour booster l'élan communautaire