Les populations des villages de Mafiblé II, Koblizo CNRA I et II ont organisé le samedi 18 novembre dernier, une grande journée de réhabilitation des voiries d’accès aux différents villages.
Ce groupe de village dépendant de la commune de Port Bouët et situé seulement à 4km de la capitale économique ivoirienne, se trouve isolé du fait de manque de voies d’accès. Les dernières pluies diluviennes ont rendu impraticables les routes accédant aux différents villages depuis le mois d’octobre 2017.
De fait, les femmes et les paysans n’ont puis acheminer leurs produits agricoles sur les marchés de Port-bouët et de Jeanfolie. Le chef de village de Mafiblé II, MAHOULI Ali, estime à cinq millions de pertes occasionné en seulement une semaine. Pour remédier à cette situation, il a lancé un appel à la mobilisation en vue de réhabiliter les routes du village. Un appel entendu par les jeunes qui se sont mobilisés en grand nombre les samedis 11 et 18 novembre.
Pour ce samedi 18 novembre, femmes, vieux, jeunes sont à l’œuvre. Les travaux de réhabilitation des voies ont pris une aire de fête populaire. Chacun s’active à faire quelque chose. Les jeunes sont sur le chantier avec du matériel de bord : machette, daba, houe, sacs, tronc de cocotier et autres; les femmes préparent la nourriture de midi ; les vieux multiplient les rencontres et motivent les jeunes.
KONAN Odilon, étudiant en RHC, nous exprime sa joie de participer à cette action : « je suis heureux d’aider la population dont je suis issue. C’est compliqué de parcourir ce trajet. Chaque jour, nous arrivons en retard au cours. Si ce n’est pas un pneu qui est crevé, c’est une autre panne qui nous empêche d’arriver à l’heure. Nos mamans n’arrivent plus à écouler leurs produits. Tout cela à cause de la situation de la route. Nous sommes décidés à changer la situation ».
Les femmes sont ravies de voir que très bientôt leurs marchandises pourront être à nouveau acheminées sur les marchés. Elles saluent l’appel à la mobilisation du chef et la promptitude des jeunes.
Le travail consiste au remplissage des creux qui jalonnent les voies. C’est souvent des creux de 0,5m de profondeur. Le remplissage se fait avec des sacs de 100kg plein de sable et des troncs de cocotier. MAHOULI Ali, le chef de village de Mafliblé II est bien conscient que cette solution n’est pas durable. C’est pourquoi il appelle le gouvernement, les autorités politiques et les personnes de bonne volonté à l’aide : « j’appelle le gouvernement, la mairie de Port-Bouët à venir nous aider, à soutenir notre action afin de réhabiliter ces voies »
Le chef exhorte également le gouvernement à autoriser l’ouverture d’une passerelle sur l’autoroute reliant Grand Bassam à Abidjan afin de faciliter l’accès aux villages. En effet, l’absence de passerelle sur l’autoroute oblige la population des villages à parcourir 20km supplémentaires c’est-à-dire relié d’abord Grand Bassam avant de revenir sur le chemin menant au village.
La population de Mafliblé II et des villages environnant est estimé à 6000 selon le recensement général de 2014. Elle pratique la culture de coco et grande productrice de vivriers.
Soulignons que le village de Mafiblé II est au centre d’un conflit foncier qui l’oppose à des villages de la sous-préfecture de Bingerville.
KONE MARTIN
La population de Mafliblé II et des villages environnant est estimé à 6000 selon le recensement général de 2014.