N’Guessan Herman est menacé de mort, depuis l’officialisation de son homosexualité à sa famille
Pas facile de vivre son homosexualité à Abidjan. Après l’agression d’homosexuels à Angré dans la commune de Cocody à l’Est de la capitale économique ivoirienne, il y a quelques mois, un autre jeune ivoirien est encore aujourd’hui menacé. N’Guessan Herman, 36 ans, Commercial dans une entreprise alimentaire, a failli passer de vie à trépas.
Tout commence en août 2013, quand Herman annonce officiellement à son père et au reste de sa famille ce que tous soupçonnaient. Ce jour-là en effet, à l’issue d’une réunion familiale, convoquée par le père de famille et harcelé de questions sur ses penchants sexuels, Herman avoue son homosexualité. C’est hélas également ce jour-là, que commence son calvaire.
Il est immédiatement vidé de la maison et verbalement renié par son père, par ailleurs, membre de la notabilité de son village, pour qui, l’homosexualité est un sacrilège, une honte, un acte assimilable à un crime. Mais pour N’Guessan Herman, le pire est à venir. Il est injurié de tous, persécuté, vilipendé, par des jeunes de Yopougon, précisément de ceux de Niangon-Académie où il réside.
En octobre 2013, il est bastonné par trois jeunes gens qui l’assaillent de violents coups au cours duquel il perdra d’ailleurs une dent. « Ici, on ne veut pas de pédés, cela n’existera jamais dans notre pays.
Ce n’est pas ce que nous ont appris nos parents. Quiconque voudra souiller notre quartier et notre pays en subira les conséquences », entend-t-on dire dans ce quartier. Une thèse fortement répandue dans la capitale ivoirienne où des homosexuels ont plusieurs fois été pris à partie par des populations.
Un bar fortement fréquenté par des homosexuels dans la commune de Marcory, au Sud d’Abidjan, avait été attaqué puis saccagé par des individus dont on ignore encore l’identité.
Le cas de N’guessan n’est sûrement pas le dernier dans ce pays, où l’homosexualité est très mal apprécié et vécu. Dans certains pays africains comme le Nigeria, l’homosexualité est passible d’une condamnation de 14 ans de prison. Dans d’autres pays par contre, c’est tacitement la peine de mort.
SK
Photo à titre d'illustration