Pour la 3è fois consécutive, le Chef de l'Etat, Alassane Ouattara a souhaité présenter ses voeux au monde de la presse nationale et internationale avec cette fois-ci, une ouverture sur des questions d'actualité touchant à tous les sujets. Et sans porter de gants ou dérobade, le Dr Alassane Ouattara a répondu aux préoccupations des journalistes.
De la liberté de la presse à la liberté d'expression comme si elle n'existait pas en Côte d'Ivoire au regard de l'aise que s'accorde certains individus, au budget de la Cdvr, tout y est passé. Mais, deux notes méritent d'être relevées tant elles étaient inappropriées pour la circonstance.Après être revenu sur le feuilleton qui a secoué l'union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (Unjci) à la soirée des Ebony le samedi 10 janvier à Yamoussoukro, le président de la faîtière, Traoré Moussa est revenu sur le sujet devant le Chef de l'Etat.
Imaginons que tous les accusés, relaxés au bénéfice du doute viennent à se justifier devant le ministre de la Justice ou une autorité, quel embrouillamini cela ferait ! Affirmant que la peine suspensive de six mois a été bien purgée et assumée dignement, il n'était pas loisible de revenir sur cette tâche noire du bilan de l'Unjci au cours de l'année écoulée. Car, chacun a fait son réquisitoire et prononcé sa sentence dans cette affaire ténébreuse qui s'est enfouie depuis, dans le tréfonds des consciences. Pour la grande famille de la presse professionnelle, le bilan et les récriminations se feront au congrès prochain.
Ainsi dit, quoique le président du conseil national de la presse (Cnp) ait sentencié que « le président de l'Unjci s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment » (avis personnel ou décision du Cnp ?), il n'était pas bienséant de vouloir se défendre devant le Chef de l'Etat. Que devait-il dire ou faire ? Autre sortie de route désastreuse, celle de l'ex-directeur Général de la Rti, ancien conseiller de Laurent Gbagbo, Georges Wenceslas Aboké. Il a saisi cette opportunité pour demander la réhabilitation d'individus ramenés vers l'exercice de leur métier. S'il est vrai qu'avec ce qui se passe aujourd'hui à la RTI, beaucoup reste à dire sur le limogeage des 385 travailleurs, il n'en demeure pas moins que la cérémonie de présentation de voeux n'est pas une séance de pôle emploi.
Car, l'ex- Dg de la Rti a plaidé pour son retour au sein de la maison bleue de Cocody car, selon lui, « nous sommes encore bons pour le service ». Il a littéralement pleurniché pour la réhabilitation des hommes de presse, journalistes-politiciens pro-Gbagbo qui pour certains, ont choisi de faire du shopping au Ghana avant de revenir sur la pointe des pieds sans gloire.
Là aussi, le cadre de cette plaidoirie n'était pas approprié. La direction générale de la Rti et son conseil d'administration, souverains, ont pris une décision. Si l'on constate que la rédaction s'est à nouveau remplie de jeunes sans forcément expérimentés en télévision, à l'écriture du français approximative alors que l'on évoquait des problèmes financiers, il faut aussi rappeler le rôle prépondérant que ces agents de la Rti ont joué dans l'avènement de la guerre durant la crise postélectorale de 2010. M.Aboké voudrait que la jurisprudence Aké N'gbo et autres s'appliquent à lui, à De Yédagne et autres.
Seulement, il a oublié ou feint de ne pas savoir que le locataire du palais avait changé. La gestion administrative a des règles et il ne revient pas au Chef de l'Etat de s'immiscer dans une décision de société, fut-elle, une société d'Etat. On ne gère plus la Côte d'Ivoire comme avant l'avènement d'Alassane Ouattara. Il faudrait déposer une demande d'embauche auprès de la RTI. Plutôt que de débaucher de Fraternité Matin, elle se fera surement un plaisir d'intégrer des anciens « encore bons pour le service ». Les ivoiriens, eux, n'ont pas oublié le service que leur ont rendu ces agents de la Rti, pluridimensionnels qui goûtent aux dures réalités de la vie après les délices de la refondation.
Adam's Régis Souag
Vœux au président de la République: George Aboké réveille de vieux démons - Photo à titre d'illustration