Vote des lois sur la nationalité et le foncier, Guillaume Soro se prononce : « Le micro-nationalisme étriqué ne peut plus prospérer »

  • 30/08/2013
  • Source : L'Inter

Le président de l'Assemblée nationale, Soro Guillaume a présidé le vendredi 23 août, le vote en plénière des lois sur la nationalité et le foncier rural en Côte d'Ivoire. Le chef du parlement ivoirien se réjouit d'avoir participé au vote de ces lois, qui revêtent selon lui une importance capitale et qui permettent à la Côte d'Ivoire « d’entrer dans une ère nouvelle d’émancipation et de contribuer à l’intégration et l’unité africaine prônées par de grands panafricanistes N’kruma, Lumumba, etc.».

Pour lui, le combat pour une Côte d'Ivoire démocratique y prend tout son sens. « La Côte d’Ivoire ne pouvait pas se dérober à sa vocation de leader sur ces questions qui ont hélas miné notre Nation et ébranlé la sous-région ouest-africaine. Le micro-nationalisme étriqué ne peut plus prospérer dans un monde qui se globalise. Ne nous imaginons pas que la nationalité (ivoirienne) est la plus prisée au monde au point que des « hordes » d’étrangers la solliciteront, pour utiliser l’expression de certains de nos concitoyens condescendants », a martelé Guillaume Soro, indiquant qu'autant les Ivoiriens sont fiers de leur nationalité, autant il faut admettre que les autres sont aussi fiers de la leur. Et pour étayer ses propos, Soro cite deux exemples.

Le premier, celui de son défunt majordome Moumouni, qui répondait chaque fois à son patron qu'il était Burkinabé, quand celui-ci tentait de le convaincre qu'il est un Ivoirien qui s'ignore. En effet, selon Soro, « Moumouni est né en Côte d'Ivoire en 1955, du temps où son père s’était installé en à Toumodi en 1949. Il parlait parfaitement Baoulé et était parfaitement intégré dans la société ivoirienne. Mon étonnement venait du fait que Moumouni n’a jamais ressenti le besoin de réclamer la nationalité ivoirienne alors que la loi le lui permettait. Il était fier de ses origines burkinabé. C’était peut-être une façon pour lui de répondre aux chauvins impénitents qui soupçonnaient tout étranger de vouloir « voler » la nationalité ivoirienne. Du reste, à quelles fins ? Donc ne croyons pas que nous Ivoiriens, sommes les seuls au monde à être fiers de notre nationalité », dira-t-il.

Pour le second exemple, Soro cite le cas d'une jeune étudiante ivoirienne qui doit aller poursuivre ses études au Canada :« Elle est née en France il y a de cela 18 ans. Conformément à la loi française, elle est devenue Française. Je lui ai demandé si elle avait un passeport ivoirien. Elle m’a répondu : ''pour quoi faire?'' J’ai été surpris de sa réponse. ''Mais tu es Ivoirienne'', lui rétorquai-je ! Elle me répondit sereinement qu’elle n’était pas pressée de la revendiquer… Du reste, elle compte, une fois installée au Canada, faire les démarches nécessaires pour devenir Canadienne ». Par ces exemples, Soro veut montrer que des Ivoiriens sont intéressés par d'autres nationalités, pendant que des étrangers n'ont aucune envie de prendre la nôtre. Il invite donc les Ivoiriens à l'humilité.



H. ZIAO