Les lampions se sont éteints dimanche dernier sur le XVe sommet de la Francophonie à Dakar au Sénégal, avec l'élection de la Canadienne Michaëlle Jean au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie. Tous les quatre candidats africains ont été refusés, faute d'entente de leurs dirigeants. Mais d'autres raisons expliquent aussi l'échec.
Michaëlle Jean, l'ancienne gouverneure du Canada a beau rappeler ses lointaines origines africaines, notamment son pays natal, Haïti dont les habitants sont des descendants d'esclaves venus du continent noir, elle n'a pas convaincu les dirigeants africains qu'elle demeure une des leurs.
Ceux-ci ont bataillé jusqu'au dernier moment pour que le poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (Oif) revienne à un Africain bon teint, comme l'ancien président sénégalais Abdou Diouf. Pour la compétition, il y avait quatre candidats du continent, à savoir l'écrivain et diplomate congolais, Henri Lopès, l'ancien président burundais Pierre Buyoya, l'ancien ministre équato-guinéen Agustin Nze Nfumu et l'ex-premier ministre mauricien Jean-Claude de l'Estrac.
Les chefs d'Etat africains, véritables boulets pour certains candidats
C'est à la fois déçus et fâchés, que certains présidents, en particulier Denis Sassou Nguesso du Congo, sont repartis chez eux, après avoir échoué à faire accepter leur candidat. Pour eux, le président Hollande avait déjà porté son choix sur la Canadienne depuis son interview à la veille du sommet. En effet, au cours de son entretien avec les journalistes, François Hollande n'a pas tari d'éloges à l'endroit de Michäelle Jean. Dans ses propos, il a fait allusion aux dirigeants africains atteints par la limite d'âge, mais qui veulent modifier la Constitution pour pouvoir se représenter.
Les regards se sont du coup tournés vers Sassou qui aura 74 ans à la prochaine présidentielle de 2017. La limite d'âge étant fixée à 70 ans par la loi fondamentale, laquelle limite le mandat présidentiel à deux, au maximum, l'actuel président est par conséquent dans l'impossibilité de se représenter.
Or, tout porte à croire qu'il compte briguer malgré tout, un troisième mandat. L'échec d'Henri Lopès, son candidat, n'est donc pas une surprise, car son parrain n'est pas un exemple. Idem pour les candidats équato-guinéen et burundais, dont les présidents de parrains, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et Pierre Nkurunziza ne sont pas non plus des modèles en matière de démocratie.
Le candidat burundais, l'ancien président Pierre Buyoya est lui doublement handicapé. Non seulement son président manœuvre pour un troisième mandat, mais lui-même traîne un autre boulet, son passé politique. Le major Buyoya, est un putschiste récidiviste, recyclé en diplomate.
En 1987, il avait renversé le régime totalitaire de Jean Baptiste Bagaza. Certes, il remettra le pouvoir à un civil en 1993, après avoir posé les jalons d'un régime démocratique, mais il sera de nouveau visité par les démons du coup d’État. En 1996, il opère un deuxième putsch, cette fois ci contre Sylvestre Ntibantunganya et va confisquer le pouvoir jusqu'en 2003, année où il se retire (...) Lire La suite sur Linfodrome
Ouverture du XVe sommet de la Francophonie à Dakar, au Sénégal