Les écoliers ont repris le chemin de l’école après les chaudes journées de mardi dernier à Yamoussoukro. Les écoles primaires paralysées par de fausses rumeurs d’enlèvements d’enfants ont rouvert les portes.
Pour avoir une idée de la situation, nous avons visité quelques établissements primaires dont les groupes scolaires La Fondation, Grande école, Zaher Taan et N’gokro… Partout où nous sommes passés, les cours ont repris. Les maîtres et leurs élèves sont au travail. Mais la sérénité n’est pas de mise.
Au groupe scolaire Grande école de Dioulakro, Doumbia Maimouna ne cache pas ses inquiétudes. ‘’Je suis très inquiète par rapport à cette situation que nous sommes en train de vivre depuis quelques jours maintenant. Cette histoire d’enlèvement d’enfants nous traumatise énormément. Voyez-vous ce qui s’est passé mardi passé. Une rumeur a créé une panique généralisée, et ce fut la débandade totale.
Tout le monde était dehors à la recherche de son enfant. Ce n’était pas du tout facile pour les mères d’enfants dont leur époux était au travail. Dans la précipitation après l’annonce de la nouvelle d’enlèvement, tous les quartiers sont rentrés dans le mouvement, et certaines mères ont été victimes d’accident de la circulation. Ma voisine a même été renversée par un taxi dont le chauffeur était lui aussi un parent d’élève qui courait vers l’école de ses 3 enfants. Je prie le président de la République afin qu’il prenne des décisions rigoureuses à l’encontre des ravisseurs.
Qu’il affecte des policiers ou gendarmes dans chaque école pour garantir la sécurité de nos enfants », a-t-elle indiqué. Emboîtant le pas à cette mère, Allah Kouamé Isidore, tuteur de 4 enfants, tous au groupe scolaire Zaher Taan aux 220 Logements, ne cache pas son amertume. ‘’C’est déplorable tout ce qui se passe dans ce pays. Ces ravisseurs, d’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Pourquoi les tout-petits sont-ils leurs proies ? Autant de questions que nous nous posons.
Il ne faut pas que le gouvernement s’arrête seulement à déplorer ce phénomène qui gagne du terrain, mais qu’il aille plus loin en mettant en place une force spéciale qui aura pour mission de combattre avec la dernière énergie ce fléau qui prend de l’ampleur. Pour nous, parents d’élèves, il n’est pas possible d’accompagner tous les jours les enfants à l’école. Il faut que ces derniers soient rassurés qu’ils sont en sécurité hors de la maison familiale‘’, souhaite-t-il. La journée du mardi 27 janvier, de fausses rumeurs d’enlèvements et d’assassinat d’enfants se sont propagées dans toute la ville de Yamoussoukro. Ce qui a paralysé les cours dans toutes les écoles primaires.
OSTINE DEWARD à Yamoussoukro
Photo à titre d'illustration