Augustin Thiam a été énergiquement pris à partie par des jeunes surchauffés qui ont voulu en découdre avec lui. Ces échauffourées se sont produites, dimanche dernier, en fin de soirée à « Brésil », un sous quartier de Dioulabougou, sis à 50 mètres du commissariat du 2ème arrondissement à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire.
Tout est parti d’une course-poursuite entre le gouverneur et le chauffeur d’un minicar immatriculé 6792FH01. Selon les explications du gouverneur, en sortant de la Présidence, il a aperçu le minicar qui y prenait des passagers, alors que tout stationnement est interdit dans cette zone. « Quand le chauffeur a constaté que c’est le gouverneur, il a refusé d’obtempérer et il s’en est suivi une course-poursuite de 30 mn à travers la ville. Il est allé garer à Dioulabougou et il s’est mis en fuite. Son véhicule n’a ni assurance ni pièce », a expliqué Thiam. Qui, soulignons-le, n’a pas voulu faire plus de déclaration à ce sujet. Cependant, selon des témoins, le gouverneur a pris en chasse le véhicule depuis le grand marché, jusqu’au sous quartier cité plus haut. Cela, après des détours dans les quartiers Nzuessy, Mofaitai et Nouveau quartier. « Il a percuté plusieurs fois le minicar qui avait des passagers à bord avec sa propre voiture sous prétexte de le renverser. C’est ainsi que les jeunes sont sortis et se sont mis à le huer. Les policiers sont venus pour emporter le Massa. Ils ont enlevé les deux pneus avant et ils ont dégonflé les deux pneus arrière. Sur place, ils ont improvisé un meeting pour dénoncer son abus de pouvoir et se sont dits déterminés à poursuivre ce combat jusqu’au bout. Ils disent que Thiam n’a aucune considération pour eux pourtant c’est eux qui l’ont fait député Rdr de Yamoussoukro », a relaté un habitant du quartier.
Trois impacts des chocs sont encore visibles sur le mini car. « Chaque fois en pleine circulation, c’est lui qui confisque les pièces de nos véhicules. Il ne les dépose ni dans les commissariats ni à la préfecture de police. Il les emporte souvent jusqu’en France. », a déploré Koné Adama, vice-président du C.Syn.ca.ty, un syndicat de la place. « Vous avez vu les transporteurs ont boycotté la fête de l’indépendance. Trop c’est trop. Si nous ne réagissons pas, c’est à cause du président de la république, mais que le gouverneur arrête avec ses pratiques. Il a toute l’autorité avec lui. Ce n’est pas à lui de poursuivre à longueur de journée les pauvres chauffeurs » a-t-il dit.
Interrogé, Dr Thiam Augustin a préféré observer le silence.
Ouattara Abdul-Mohamed
Yamoussoukro : Le gouverneur Augustin Thiam échappe à un lynchage - Photo à titre d'illustration