L'ex-capitaine des Eléphants de Côte d'Ivoire vainqueur de la coupe d'Afrique des nations 2015 croit en l'équipe nationale de son pays tombé face au Maroc lors des éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018. "Notre football peut toujours revenir à la hauteur (...) ll nous faudra un entraîneur beaucoup plus rigoureux qui connaît nos réalités", estime-t-il.
Dans quel état d'esprit vous vous trouvez aujourd'hui après l'élimination des Eléphants du Mondial 2018?
C'est vraiment dommage de voir qu'on ne pourra pas être de la fête en Russie. C'est peut-être un gros manque à gagner pour notre football. C'est une génération de jeunes joueurs. Il ne faut pas pour autant brûler nos jeunes footballeurs. On peut considérer que c'est un accident de parcours qui doit nous remettre totalement en cause et chercher de nouvelles solutions pour repartir sur de bonnes bases. Avec du recul, je peux affirmer que la Côte d'Ivoire est passée à côté d'un exploit qui pouvait nous permettre de participer pour la quatrième fois consécutive à une phase finale de Coupe du monde. En même temps, il ne faut pas rejeter tout en bloc, surtout que nous avons de très bons joueurs toujours en activité et aussi de la bonne graine. Je ne vais pas être défaitiste. Ce n'est pas de ma nature de baisser les bras. C'est pourquoi, j'invite tous les sportifs ivoiriens à trouver ensemble des solutions pour rebondir.
Concrètement, comment vivez-vous de loin, cette élimination ?
Je vais être franc. J'avais personnellement des doutes avant le match. Je pense que nous avons perdu beaucoup de points lors des matchs précédents. Il y a eu le faux pas devant le Gabon. Ensuite, celui livré face au Mali que n'avons pas su négocier. On avait des concours de circonstances malheureux dus aux blessures de certains joueurs. Et après, il y avait tout le stress qu'il fallait gérer avant le match contre le Maroc. Je pense qu'autour d’Hervé Renard, les joueurs marocains ont su gérer la partie. J'ai été peiné. Mais, notre football peut toujours revenir à la hauteur...
Nombre d'observateurs pensent que votre retraite internationale a été un handicap pour le groupe. Pensez-vous vous que vous n'avez pas été valablement remplacé au poste de milieu de terrain ?
Je ne vois pas les choses sous cet angle. Ce que le public sportif doit se dire, c'est que chaque époque à ses talents. Nous avons eu la chance d'avoir une génération de joueurs talentueux. Il n'est pas facile de remplacer un groupe de joueurs qui a travaillé d'arrache-pied pendant une bonne dizaine d'années. Je peux vous rassurer que nous avons de très bons éléments dans la génération actuelle. Mais, nous sommes arrivés à une fin de cycle. Il faut faire en douceur. Je reste convaincu que nous allons rebondir. Il faudra qu'on se serre les coudes. Il faut qu'on soit solidaire.
Pendant ce temps, votre manager pense que vous pouvez toujours revêtir le maillot de la sélection nationale. Est-ce votre avis ?
Je suis un footballeur qui est toujours en activité. J'avais aussi besoin de prendre du recul et soufflé un peu après avoir remporté avec mes coéquipiers la Can 2015. J'avais besoin d'une période sabbatique pour recadrer un peu ma vie professionnelle.
J'ai quand même passé quatorze années de haut niveau depuis les sélections nationales des jeunes jusqu'à la sélection A. J'avais personnellement estimé que je devais remettre à plat beaucoup de choses. J'ai pratiquement 34 ans aujourd'hui. Mais, je peux toujours apporter mon expérience aux plus jeunes. Ils ont besoin de conseils, d'encadrement adéquat, de la confiance...
Yaya Touré: (International ivoirien):