C'est inhabituel, ce genre de scène. Une scène dans laquelle un vendeur de viande braisée communément appelée « choukouya », a tué son propre client. C'est dans la commune de Yopougon, que ce drame est survenu.
Mais comment expliquer ce crime imputé à un de ces petits opérateurs économiques en général très pacifiques, sans histoires ?
Nous sommes dans la nuit du samedi 4 mai 2019. Et ce jour-là, expliquent nos sources, il est environ 22h, lorsqu'un jeune homme répondant au prénom de Hermann, se présente devant l'étal d'un vendeur de « choukouya » situé à quelques encablures de la « Place Cp1 ».
Il passe une petite commande de viande, tout en se montrant exigeant dans sa volonté de voir tous les ingrédients lui être servis. Le vendeur se plie au nom du seul fait qu'il met en avant le dicton qui dit que : « Le client est Roi ».
Mais les choses vont bientôt se gâter, quand il s'agira pour Hermann de payer. En effet, pour payer sa commande, le client tend un billet de 10 000 F Cfa. Le vendeur de viande braisée en est tout irrité. Il martèle que pour une si famélique commande, Hermann aurait pu l'informer au préalable, qu'il avait un gros billet. Ç'aurait été quand même faire preuve de bon sens, ajoute le vendeur dont l'identité ne nous pas été révélée.
Mais ses complaintes, le client n'en a que faire qui exige plutôt sa monnaie. Ici et maintenant. Le vendeur de « choukouya » réplique qu'il devra attendre le temps qu'il faudra, pour avoir sa monnaie. Et pour cela, Hermann devra prier que se présentent plusieurs autres clients d'abord.
Mais avec une heure si avancée et le mauvais temps, l'acheteur n'est pas du tout certain que de nombreux autres clients se manifestent. Il conclut que le vendeur veut tout simplement le tourner en bourrique.
Les esprits s'échauffent dès cet instant. Dans un dialogue de sourds, les deux hommes s'engueulent proprement. Ils ne sont plus loin du langage des muscles . Celui-ci arrive d'ailleurs, quand D. Abdoulaye, un ami de quartier à Hermann, lui vient en renfort dans le but de faire plier l'échine au vendeur.
Au cours de la bagarre, le vendeur de « choukouya » très vite mis en difficulté par ses adversaires numériquement supérieurs, fait recours à un adjuvant : son couteau à la lame effilée dont il se sert, pour couper la viande vendue aux clients. Il s'en empare, le plante et l'enfonce violemment dans la hanche d'Abdoulaye. Grièvement touché, ce dernier s'écroule. Le sang jaillit de son corps.
Des cris d'horreur se font entendre et une foule immense accourt. Le vendeur de viande braisée comprend que la « météo » n'est plus clémente pour lui. Il prend alors la fuite.
Entre temps, le sort d'Abdoulaye très mal en point, préoccupe. Il est donc évacué à l'hôpital catholique du village-quartier d'Andokoi. Malheureusement en ces lieux, il est trop tard pour les praticiens de le sauver. L'infortuné venu en renfort à son ami, dans une bagarre qui n'avait même pas lieu d’être, rend ainsi l'âme. C'est cela le destin dont personne d'humain, ne maîtrise les contours.
Informée plus tard, la police ouvre une enquête en vue de retrouver le tueur présumé et faire la lumière sur le drame.
KIKIE Ahou Nazaire
Yopougon : Un vendeur de « choukouya » tue son client avec son couteau de travail - Photo à titre d'illustration