Entre amour et argent

  • Source : lasenegalaise.com


 La sagesse populaire affirme péremptoirement que l'argent ne fait pas le bonheur. À quoi une petite voix rétorque : "Certes, mais il y contribue". À défaut du bonheur, la même question se pose quant au rôle de nos possessions par rapport à l'amour.

Une vision des choses
L'autre jour, une très vieille dame disait : "Quand j'étais jeune, ma mère me mettait en garde : Ma fille, méfie-toi de ceux-là : beaux gars... mais rien dans les poches !" En effet, à cette époque où le travail était moins rare qu'aujourd'hui, un jeune se devait de gagner un salaire. Cela garantissait sa capacité à se débrouiller dans l'existence et donc de faire face aux dépenses d'un foyer.
Il n'en demeure pas moins que certains ont tendance à faire de l'amour un tremplin vers l'abondance. Ils disent : "Je veux avant tout avoir une belle maison et, si possible, une résidence secondaire avec tous les avantages que peuvent me procurer une coquette aisance et même un certain luxe". La réalisation de cet objectif leur semble plus atteignable dans le cadre du couple.

Cette vision des choses de l'amour existe à tous les échelons de notre société, mais se trouve parfois accrue avec une conjonction Soleil-Jupiter en signe féminin, faisant attendre de l'homme une amélioration sociale. Cependant, il faut se rendre compte que si l'amour matériel est une chose, l'amour-sentiment et l'amour-passion sont tout à fait différents.
Lorsque le désir de parvenir à un certain niveau d'ascension sociale se fait très important, il risque de repousser au deuxième rang l'intérêt vis-à-vis de l'amour

Le manque de temps
Ceci peut se manifester au début de l'existence lorsque la poursuite des diplômes, la nécessité de prendre sa place de la façon la plus valorisante possible au sein d'une entreprise oblige à négliger toute vie personnelle. Ceci se présente lorsque le secteur X est plus largement dominant que les secteurs sentimentaux.
L'on n'a alors plus de temps à consacrer à l'autre. Or, comme le disait très justement Gilbert Cesbron : "Ce qu'on attend de qui vous aime c'est d'abord du temps, la seule chose que l'argent ne puisse remplacer, celle aussi dont les importants savent le moins se priver".
En ce domaine, chacun doit donc se poser la question de savoir s'il ne se laisse pas trop absorber par son travail sans réserver à l'amour assez d'espace pour la tendresse et la compréhension. Une forte accentuation du signe du Taureau et des signes de Terre est souvent l'indice d'une telle attitude.

Penser que l'amour s'achète
"J'ai une belle situation, j'offre le confort, j'ai le droit d'être aimé". Combien d'êtres, s'appuyant sur les efforts qu'ils ont déployés pour acquérir leurs biens, pensent qu'ils ont fait ainsi un sacrifice suffisant en proposant de partager avec quelqu'un, dont ils attendent en retour une reconnaissance plus ou moins éperdue.
Les dissonances entre le Soleil et Jupiter engendrent assez fréquemment ce genre de réactions. En réalité, il ne s'agit pas d'un réel partage. Leurs biens, ils ne les ont pas donnés, mais ils entendent, en quelque sorte, les monnayer comme si l'amour n'était pas, par excellence, un don gratuit.

Il existe, pour cela, une image, un peu caricaturale c'est vrai : celle de la ménagère si soucieuse de l'impeccabilité de son intérieur qu'elle en rend son compagnon et ses enfants véritablement esclaves. Ce travers a souvent été dénoncé à l'égard des natifs de la Vierge, mais il s'applique aussi à beaucoup d'autres nativités, étant entendu qu'il s'agit là de la tendance à faire passer des intérêts matériels avant le bonheur de son entourage.

Considérer l'autre comme une possession
Cette tendance est très fréquente et, dans un certain sens, elle se manifeste non seulement au niveau du couple mais aussi dans l'amour porté aux enfants.
Certes, quand on a acquis un objet, on n'accepte pas de gaieté de coeur d'en être privé, à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un être aimé. C'est là un sentiment tout à fait normal qui explique les manifestations de jalousie plus ou moins exacerbée suggérées par les dissonances Mars-Vénus, Mars-Saturne, Mars-Pluton, Vénus-Saturne, surtout lorsque les signes fixes, particulièrement Taureau et Scorpion, sont en cause.
Mais il existe aussi le risque d'être tellement assuré de cette possession que l'on n'accorde plus à l'autre suffisamment d'attentions. Le manque d'égards qui en résulte peut devenir une source d'échec pour le couple.
Il serait, cependant, aberrant de considérer l'avoir comme un ennemi de la vie sentimentale. Au contraire, bien souvent, il devient un allié de poids.

Nécessité d'un minimum matériel
Lorsque le couple est confronté à de trop graves difficultés financières, il est bien difficile de conserver la disponibilité nécessaire aux manifestations de tendresse. Tout le monde n'est pas Mozart, capable d'offrir à son épouse un beau morceau de musique devant un buffet vide. Reconnaissons d'ailleurs que l'aigreur qui accompagne de telles situations retentit cruellement sur la vie conjugale du couple.
Quel couple n'a connu ces orages, ces difficultés, ces affrontements plus ou moins graves ? Dans les discussions, il y a toujours une parole de trop que l'on regrette ensuite. Dans ce cas-là, il est plus facile de se tirer d'affaire en manifestant ses regrets par un petit cadeau, constituant une sorte de sacrifice fait en faveur de l'autre.

Dans les cas où les choses sont arrivées à un niveau plus grave, au moment où l'idée d'une séparation pointe à l'esprit, les questions matérielles peuvent servir de frein. Ce que l'on a créé, ce que l'on a accumulé à deux risque d'être remis en jeu. La réflexion face à un éventuel partage prend le pas sur le bouillonnement des émotions perturbatrices. Est-ce l'intérêt qui conduit au maintien du couple ? Pas forcément. L'attention apportée à ce domaine a servi à faire une diversion au choc émotionnel qui avait entraîné la décision de rupture.

L'avoir, source d'épanouissement du couple
Vivre à deux, c'est aussi partager ensemble un maximum de choses, se créer des souvenirs. Disposer d'une certaine fortune favorise les sorties, les voyages, les créations entreprises ensemble. Cela permet d'assurer au couple suffisamment d'espace pour vivre une respiration amoureuse plus large et plus profonde.
Il est donc particulièrement souhaitable de pouvoir unir l'amour et l'avoir, se souvenant que, selon la formule consacrée, l'argent est un bon serviteur, mais un détestable maître, et que l'harmonie du couple reposera toujours davantage sur la tendresse que sur tout autre élément étranger.