Entre silhouette et gourmandise

  • Source : lasenegalaise.com


Nous connaissons tous le principe du régime, qui consiste à réformer son alimentation dans le but de perdre du poids. Il peut être utile de se mettre ponctuellement au régime afin de perdre quelques kilos pris dans des circonstances particulières : période de fêtes, grossesse, sevrage tabagique, stress intense ou choc psychologique, etc. Cependant, pour la plupart des personnes, il ne s'agit pas de remédier à une prise de poids inhabituelle, mais plutôt d'amorcer un changement profond dans ses habitudes alimentaires.

Allier plaisir et santé, tout un programme...
L'objectif étant de mincir progressivement et surtout de conserver cet acquis sur le long terme. L'idéal pour réussir dans cette démarche est de se motiver autant par des arguments de type "bien-être" que par des arguments d'ordre esthétique. Voici quelques conseils pour se laisser tenter par cette approche.
« Je suis ce que je mange » : Avant de composer votre menu, essayez de vous représenter la façon dont les aliments vont pouvoir se rendre utiles dans votre corps. Visualisez les vitamines, les oligo-éléments, les fibres, les protéines, les acides gras essentiels, et pensez à tout le bien qu'ils vont vous faire. Dans un premier temps, privilégiez les matières premières plutôt que les produits finis : on perçoit beaucoup mieux le bienfait apporté par la pomme lorsqu'on la croque que lorsqu'on la consomme sous une forme déjà cuisinée.

Habituez-vous à sonder vos propres besoins : avez-vous le sentiment que votre corps vous réclame des nourritures plutôt consistantes, ou plutôt légères ? Percevez-vous, dans l'analyse de ces besoins, un rapport avec la saison, avec vos activités, avec votre état de santé ou de fatigue ? A partir de ces constats, essayez de mettre de la logique dans vos comportements alimentaires : adapter les prises alimentaires à la dépense énergétique et à l'état de santé, réduire les sources de stress qui provoquent l'anarchie alimentaire... Si, par exemple, votre analyse vous conduit à reconnaître le plaisir de la convivialité comme cause principale de vos excès alimentaires, essayez de travailler sur cette notion. Pourriez-vous dissocier le plaisir d'être en famille ou entre amis du plaisir de manger ? Quelle forme de convivialité pourriez-vous substituer à celle qui consiste à partager un repas copieux ?

Les habitudes à adopter d'urgence !
Qui dort... dîne ! : C'est prouvé, certaines habitudes sont bénéfiques pour notre santé et notre ligne. On sait maintenant que le manque de sommeil favorise l'appétit et la prise de poids. Se coucher de bonne heure après un repas léger est donc une excellente mesure à adopter tout de suite. Si votre sommeil est de mauvaise qualité et que vous avez tendance à vous réveiller en pleine nuit avec un petit creux, essayez de régler votre problème de sommeil avant même d'envisager de perdre des kilos superflus. La disparition du premier problème entrainera probablement celle du deuxième.

Le moment du repas est un moment important...
Lorsque vous êtes à table, installez-vous avec la ferme intention de profiter de votre repas : mangez lentement, mastiquez chaque bouchée. Ne laissez pas la télévision accaparer votre attention. Un repas absorbé dans la précipitation ne vous donnera pas la même sensation de satiété que le même repas pris en prenant son temps, dans une ambiance calme et détendue.

Le bon produit... au bon moment ! : Inutile de diaboliser certains types d'aliments au motif qu'ils sont trop caloriques. L'intérêt d'un aliment calorique est indéniable au moment de commencer une journée... et discutable au moment d'aller dormir. Certaines évidences ont besoin d'être rappelées car nous n'y pensons pas assez : le petit-déjeuner est par excellence le repas où nous pouvons oublier toute idée de restriction ! Alors s'il y a un écart à faire, c'est bien à ce moment-là. Le repas du midi doit également être capable de vous donner l'énergie nécessaire à la poursuite de la journée. En revanche le repas du soir devra être léger autant en quantité que sur le plan énergétique. Vous n'allez pas, durant votre nuit, partir en randonnée ? Alors un bol de soupe semble plus indiqué qu'une part de tartiflette !

Et la gourmandise dans tout ça ?
Une question de perception... : On a tendance, de façon traditionnelle, à opposer le plaisir de la bonne chère qui fait grossir à la sévérité d'un menu équilibré. Ce qui créé dans l'esprit des personnes en surpoids une certaine angoisse, celle que le fait de changer leurs habitudes alimentaires signe la fin d'une qualité de vie. Pourtant le plaisir de la gourmandise n'est absolument pas l'apanage des personnes qui mangent en abondance des mets gras et sucrés. Ainsi lorsqu'on est à même de percevoir de façon intense la saveur sucrée des fruits frais, on trouve grand plaisir à consommer ces fruits que d'autres ne pourront apprécier que sous la forme d'un dessert plus sophistiqué. Or cette perception peut changer et les habitudes sont faites pour être bousculées.

Donnez-vous un peu de temps pour faire baisser dans votre alimentation la part de sucres et de matières grasses. Au bout de quelques mois, vous vous surprendrez à ressentir les choses de façon tout à fait différente. Par exemple, apprenez à savourer l'amertume sans nécessairement la supprimer par l'adjonction de sucre. Plongez dans votre passé pour mieux comprendre ce qui a été déterminant dans votre éducation du goût... Une fois cette analyse faite, ne renoncez pas à vous affranchir de ces goûts pris dans l'enfance ! A tout âge, à tout moment de la vie, il est possible de changer... Et le bénéfice est important sur le plan de la santé mais aussi pour l'esprit ! Quel plaisir de découvrir, même à 40 ans, que finalement on aime les légumes secs, que épinards et choux sont délicieux quand ils sont bien cuisinés... Revenir sur les dégoûts de son enfance permet de se sentir grandir, même à âge adulte !

Prendre le temps de vivre... et de savourer !

Pour mincir il faut... cuisiner ! Le secret des bon vivants qui restent gourmands tout en gardant la ligne, c'est souvent qu'ils prennent le temps de cuisiner et entrent ainsi dans une perception qualitative de la nourriture plutôt que quantitative. L'utilisation des épices, des herbes, de l'ail, de l'échalote et de l'oignon donne de la saveur à des aliments préparés sans excès de matière grasse. La consommation de fruits est favorisée par une présentation en salade de fruits ou en dessert où le fruit sera habilement associé à du fromage blanc, du yaourt...

Ouvrez les livres de cuisine et essayez d'imaginer de quelle façon les aliments que vous ne consommez pas assez pourraient vous sembler plus appétissants. Si vous avez du mal à manger des légumes, essayez les recettes où on les cuit dans des bouillons savoureux, ou encore sous la forme de flans ou de gratins. La plupart des légumes peuvent être finement tranchés de façon à gagner en moelleux et en douceur. C'est le cas de la carotte et du navet, par exemple. En prenant le temps de préparer des aliments choisis avec soin, vous aller du même coup donner une valeur supplémentaire au plat que vous mangerez. En s'installant à table devant des aliments que l'on perçoit comme "précieux" car cuisinés de façon raffinée, on a tendance à réduire la quantité consommée !

Je m'accepte comme je suis ! : Entrer dans une logique générale de bien-être, c'est aussi, dans une certaine mesure, savoir s'accepter comme on est. Renoncer à un idéal que l’on n’atteindra jamais, mais avoir une vision réaliste de ce que l'on peut obtenir avec des efforts raisonnables...