Affrontement entre ″gnambros″ à Treichville: Le pire évité grâce aux forces de l’ordre

  • 01/10/2015
  • Source : La Tribune Ivoirienne
Des syndicats rivaux de transporteurs se sont affrontés ce mercredi 30 septembre à la Gare de Bassam, dans la commune de Treichville. Mais heureusement, un détachement du Ccdo en patrouille s’est vite interposé entre les antagonistes.

Le grand carrefour de la Gare de Bassam situé entre le Chu de Treichville et le quartier Arras a été l’objet d’une animation particulière hier matin. Et pour cause, des ″gnambros″, représentants de syndicats rivaux, ont perturbé la circulation une trente de minutes durant, créant la psychose au sein des transporteurs, passagers, commerces et populations aux alentours. Une bagarre rangée pour le partage des gains générés par ce qu’ils appellent « leur terrain ».

C’est lorsqu’un clan fait usage d’arme à feu qu’un détachement du Commandement de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo), en patrouille, s’interpose et neutralise les opposants, mettant ainsi fin à une rixe qui aurait pu dégénérer. Bien que le calme soit revenu, le clan qui semble lésé ne se déclare pas vaincu pour autant. Trois détachements du Ccdo et un autre de la police rejoindront les lieux afin de sécuriser cette gare. C’est alors que les commentaires vont bon train. Des langues vont se délier. « L’on n’a pas affaire à des syndicalistes ordinaires. Mais des groupes d’individus armés. Pour moi, il est inconcevable que des syndicalistes soient en possession d’armes », fait remarquer un gérant de cabine sur place.

Tous les matins lorsqu’ils prennent les taxis-bus, les Abidjanais ont affaire aux ″gnambros″ ("gros dur" en nouchi, argot ivoirien), des personnes qui chargent les usagers dans les véhicules de transport contre un pourboire payé par les chauffeurs. Mais ce service à la personne a pris une forme beaucoup plus brutale, car les ″gnambros″ forcent les conducteurs de taxis collectifs à payer des pourboires de plus en plus élevés, n’hésitant pas à utiliser la violence pour dissuader tout chauffeur non-coopératif. Armés de bâtons, de poings américains, de lance-pierres, ou de "dents de caïman", une sorte de pieux pour crever les roues des véhicules, ils sont la bête noire des conducteurs de wôro-wôro ou de gbakas.

Et comme dans un no man’s land, ces représentants de syndicalistes s’affrontent à la Kalachnikov ou à la machette. Impunément. Aussi embarrassante qu’elle soit, la présence des ″gnambros″ sur les voies de circulations et les gares routières d’Abidjan ne se règle pas avec un coup de bâton magique.
« Nous allons mettre de l’ordre, mais nous ne sommes pas prêts à déloger les ″gnambros″ par la force. Une réforme ne réalise pas du jour au lendemain», a prévenu Gaoussou Touré qui souligne que la réalité du terrain beaucoup plus délicate que ce que des observateurs croient.

La principale inquiétude réside dans le fait qu’il faut trouver un point de chute pour ces jeunes qui occupent les gares », avait indiqué Gaoussou Touré, le ministre des transports, au cours d’un presse – club l’an dernier. Toute chose qui porte à croire que les ″gnamros″ sont un os dans la gorge des autorités.



Constant DOSSOU