Gagnoa: Il commet un vol et un viol après son évasion de prison

Séry Soukouéhi Arnaud, dit Djédjé, 30 ans a été reconnu coupable, mardi, des faits d’évasion, de viol et de vol portant sur la somme de 300.000 FCFA, et condamné à cinq ans de prison ferme par la Cour d’assises de Côte d’Ivoire siégeant à Gagnoa, tout en lui reconnaissant des circonstances atténuantes dans la survenue des trois chef d’accusation portés à son encontre, nous rapporte une dépêche de l'AIP.

En détention préventive à la prison de Lakota, pour des faits de meurtre survenu à Gogohy, son village natal, quelques années plus tôt,  Arnaud s’évade à la faveur de la crise posélectorale de 2011, après y avoir passé six ans.

De retour dans son village, il récidive un jour, nuitamment, en volant le boutiquier Diallo Abdul, puis en enlevant sa concubine Diallo Safiatou, qu’il conduit, selon le procès verbal de l’enquête préliminaire diligentée par la gendarmerie, à plus d’un kilomètre du village avant de la violer.

Devant le président de la Cour d’assises, ses deux assesseurs et les six jurés, le prévenu nie catégoriquement les faits de vol et de viol mis à sa charge, avant d’expliquer qu’il reconnaît avoir eu des rapports sexuels consentants avec Diallo Safiatou qui est tombée sous son charme du fait des sommes importantes que ses sœurs vivant en France lui expédient régulièrement.

"Je n’ai pas volé le boutiquier, je n’ai pas non plus violé sa femme, mais j’ai eu des rapports consentis avec elle, certes mais je reconnais que commettre l’adultère n’est pas une bonne chose, je demande pardon M. le président’’, a déclaré à la barre l’accusé, promettant de changer s’il lui est accordé la liberté.

Il n’en n’est pas question rétorque l’avocat général dans son réquisitoire, demandant à la Cour de ne pas suivre l’accusé qui fait l’agneau pour échapper à la prison, un évadé de prison craint par tous les habitants de son village notamment les autochtones Dida et ses propres parents.

Reconnaissant sa culpabilité dans les trois chefs d’accusation portés contre l’accusé, en s’appuyant sur des documents de preuve versés au dossier de l’accusation dont un certificat médical délivré par un médecin assermenté, il a requis 10 ans de prison ferme à l’encontre de Séry Djédjé.

Dans sa plaidoirie, Me Komlan Pacôme, l’avocat commis d’office pour la défense de l’accusé, reconnait les faits d’évasion, mais réfute ceux de vol et viol, en s’appuyant sur les articles 392 du code de procédure pénale puis sur le certificat médical de la plaignante qu’il juge complaisant pour avoir été établi six mois après la survenue des faits mis à la charge de son client.

La Cour après en avoir délibéré pendant plus de trois heures de temps, a reconnu l’accusé coupable des trois chefs d’accusation et l'a condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme, une peine induite par les circonstances atténuantes que la Cour a reconnues en faveur de l’accusé.