Il étouffe sa fille handicapée : 5 ans de prison avec sursis

"Verdict d'apaisement"
"C'est un verdict d'apaisement, qui concilie à la fois les exigences de la loi et la reconnaissance de l'amour qu'il portait à sa fille", estime l'avocat de l'accusé, Me Hubert Delarue, saluant une décision empreinte "d'humanité". "Le verdict est parfaitement adapté à a situation", a renchéri Me Sophie Ksentin, avocate de l'association La voix de l'enfant, partie civile dans le procès. "Il fallait reconnaître la culpabilité de l'accusé, tout en se montrant compréhensif à son égard", a-t-elle dit.

"Un acte désespéré"
Le handicap de sa fille lui était devenu insupportable. Johanna, 6 ans, était tétraplégique, épileptique et souffrait d'un lourd retard mental. Elle dépendait totalement de son père. Dans la nuit du 3 au 4 janvier 2011, il l'étouffe dans son sommeil au domicile familial de Boulancourt (Seine-et-Marne). L'homme de 45 ans explique son geste comme un acte désespéré pour mettre fin aux souffrances de sa fille. "Je m'enfonçais de plus en plus, je n'en pouvais plus. Ma femme dans le canapé, ma fille dans la chaise... J'étais décidé à faire ça, à partir tous les trois" a-t-il confié à l'expert psychiatre.

En effet, Americo Carneiro Areias avait prévu de tuer sa fille, sa femme maniaco-dépressive puis de mettre fin à ses jours. Mais finalement, il ne parvient pas à mener le projet à son terme.

Au cours du procès, auquel il s'est présenté avec sa femme, son avocat l'a présenté comme "un homme introverti. Et puis ce n'est pas facile de rappeler ce qui lui est reproché. C'est des choses qui sont encore douloureuses pour lui" a dit son avocat, en parlant de son geste meurtrier.

Johanna faisait des progrès
L'entourage de ce maçon, toujours sous le choc, se montre indulgent. "Dans la vie, on fait des actes comme ça, par amour surtout" explique une voisine. Pourtant du côté de l'équipe encadrante de Johanna, qui était accueillie en journée dans un centre de rééducation spécialisé, on juge que les soins dispensés lui avaient permis de progresser. La petite fille est décrite par les soignants comme "souriante" et "gaie". Selon plusieurs témoins, Americo Carneiro qui sombrait a, à plusieurs reprises refusé l'aide qui lui était proposée : celle de l'équipe médicale du centre, mais aussi celle de membres de sa famille, et même celle d'un collègue.

En 2007, une mère de 34 ans a été condamnée à 5 ans avec sursis pour avoir étouffé son fils tétraplégique de 4 ans.