Brexit, élimination de l’Euro… Le Royaume-Uni est au centre de l’attention mondiale depuis près d’une semaine, et s’en serait bien passé. Il y a eu bien sûr le vote en faveur de la sortie de l’Union européenne, qui a entraîné la démission du Premier ministre David Cameron, la chute de la livre sterling, la dégradation de la note du Royaume-Uni par les agences mondiales, mais surtout une grande incertitude sur l’avenir.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’Angleterre a quitté l’Europe une seconde fois lundi soir, par la petite porte, en se faisant éliminer de l’Euro 2016 par l’Islande (1-2). Et en perdant dans la foulée son coach Roy Hodgson, qui a démissionné dans l’heure après l’humiliation. (Bon, le pays de Galles est, lui, toujours en lice.)
« Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’on est toujours à l’Eurovision »
Mais si le fameux « Keep Calm and Carry On » (« restez calme et continuez ») semble avoir pris l’eau, les Anglais, ou du moins une partie d’entre eux, conservent une qualité que tous les référendums et les Islande du monde ne leur enlèveront pas : le sens de l’humour. Pendant le match des Three Lions, les fils Twitter outre-Manche se sont décorés de sorties vachardes pleines d’autodérision :
« Je n’avais pas eu autant honte d’être Anglais depuis vendredi dernier. »
« Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’on est toujours à l’Eurovision. »
« J’en ai entendu une bonne hier soir : Roy Hodgson devrait négocier le Brexit, ça prendrait 90 minutes et pas deux ans. »
« Les licenciements commencent après le Brexit », tweete cet internaute avec une photo du coach démissionnaire.
« Au moins, des deux calamités qui ont touché l’Angleterre, une seule a été causée par un but contre son camp. »
« Peut-être que l’Angleterre pourrait discuter la sortie de l’Euro 2016 de manière informelle d’abord, au lieu de rentrer directement à la maison. »
« Renoncer, le nouveau hobby des Anglais. A la place de faire la queue. »
« Pas d’UE. Pas de Premier ministre. Pas de note AAA. Pas d’Euro. Il fait bon vivre à notre époque ! »
« Il y a une déesse et son nom est Némésis [divinité grecque assimilée à la vengeance]. On récolte ce que l’on a mérité avec notre arrogance. »
Même la reine se fend d’un bon mot
La plaisanterie s’est propagée jusqu’au sommet puisque la reine Elizabeth II, qui faisait lundi sa première apparition publique depuis le Brexit, a lâché un : « Je suis toujours en vie, ha ! », au vice-Premier ministre d’Irlande du Nord qui lui demandait des nouvelles de sa personne. « On a été très occupé, beaucoup de choses sont arrivées », a-t-elle ajouté. Et encore, c’était avant le match de foot.
La presse britannique n’était évidemment pas en reste :
« Exit [sortie] : une nuit de farce », titre Metro ce mardi matin avec une photo de l’équipe d’Angleterre. En ajoutant en dessous « Brexit : un jour de farce ».
« Cod help us », soit « Que Dieu nous vienne en aide », mais « God » est remplacé par « cod » : la morue. Ce titre fait allusion à la « guerre de la morue », un différend sur les zones de pêche qui a opposé les deux pays dans les années 1950 à 1970, finalement remporté par l’Islande.
Malgré le Brexit et l'élimination de l'Euro, les Anglais restent champions de l'humour - Photo à titre d'illustration