E. K. M. T. écolière à Abobo, d’une douzaine d’années, a été enlevée avec plusieurs autres enfants de son âge par des hommes puissamment armés.
Selon plusieurs témoignages, le lundi 12 mai 2014, un minicar de couleur blanche, que les populations ont confondu aux gbakas ordinaires, sillonne la commune d’Abobo. Les occupants, comme on l’a indiqué, sont à la recherche d’enfants. Peu après 9h, ces ravisseurs ont déjà capturé treize enfants dans plusieurs quartiers. Si leur méthode est brutale, elle passe presqu’inaperçue pour les riverains.
Ils repèrent leur cible à qui ils intiment l’ordre de monter dans leur véhicule. Une résistance appelle automatiquement la colère des ravisseurs qui se mettent aussitôt à poursuivre le môme. C’est ce qui leur a permis de capturer treize (13) premiers enfants avant d’atterrir au quartier Habitat. Là, ils repèrent l’école primaire la plus proche avant de marquer un arrêt à une trentaine de mètres, non loin d’une vendeuse de beignets.
E.K.M.T. qui n’a pu prendre son petit déjeuner profite d’une pause pour aller s’acheter des beignets. Mal lui en pris. Elle est repérée par trois des ravisseurs qui suivent ses faits et gestes. Après l’avoir vainement interpellée, ces trois gaillards se mettent à la poursuivre. Avant qu’E.K.M.T. n’atteigne son établissement, elle est rattrapée et jetée dans le gbaka où treize enfants étaient déjà.
A l’intérieur, des enfants en pleurs, ne peuvent être entendus, car ils ont les yeux bandés et la bouche scotchée. E.K.M.T. et ses compagnons d’infortune sont conduits dans un faubourg d’Abobo dans des maisons en construction où vingt-six autres enfants avaient déjà été capturés et bâillonnés. Ces ravisseurs « entassent » ces quarante enfants dont certains ont longuement coulé des larmes.
Le convoi prend la direction de la commune d’Adjamé peu après 11H. Certains captifs tentent de faire du bruit pour signaler leur présence suspecte à bord du minicar. Mais les ravisseurs couvrent cela par le bruit que font généralement les apprentis des gbaka. Le vacarme que font les enfants devenant un peu plus inquiétant, le convoi, sous ordre des ravisseurs, se faufile entre les ruelles du quartier de l’ancien siège d’Edipress.
Malheureusement pour eux, se trouve un barrage des forces de l’ordre. Ils font demi-tour. De peur d’être démasqués, ils libèrent une partie des enfants dont EKMT. Cette dernière reconnaît une amie à sa maman à qui elle explique son calvaire. Les parents sont saisis.
«
Je suis heureux et soulagé. Je n’ai jamais imaginé qu’une telle situation pouvait arriver à ma fille. Elle a été enlevée par des gens qui allaient sûrement la vendre, sinon, la tuer. Dieu merci. Désormais, ma fille doit rester dans son établissement du matin jusqu’à ce que je vienne la chercher. Plus question de vivre un tel cauchemar. Les enfants ont été maltraités avec des bandages. C’était comme dans un film. Nous demandons aux autorités ivoiriennes de rester vigilantes face à ce fléau », nous a expliqué, S. Edo K. lors d’un échange, le lundi 19 mai 2014.
Quant à la moitié des enfants kidnappés, ils seraient encore aux mains des ravisseurs. C’est pourquoi, certains parents ont lancé un appel d’aide pour les retrouver
Peur sur Abidjan : Une quarantaine d’enfants enlevés en un jour - Photo à titre d'illustration